La fin des chaudières à gaz n’est désormais plus taboue pour le gouvernement

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La filière est prévenue : le gouvernement a décidé de couper le gaz un jour, et il a dans le collimateur nos bonnes vieilles chaudières. Depuis l’an dernier on n’a déjà plus le droit d’installer une chaudière gaz ou fioul dans une nouvelle maison individuelle. A partir de 2025 cela s’appliquera pour la construction neuve dans l’habitat collectif.

Le gouvernement ouvre une concertation publique sur la décarbonation du secteur du bâtiment et des moyens de chauffage et on sait que l’idée est de trouver un moyen de compliquer la vie de nos chaudières. On peut se demander si l’Exécutif pourrait aller jusqu’à interdire totalement les chaudières à gaz.

Cette énergie équipe plus de 10 millions de foyers en France, le fioul plus de 3 millions. On ne peut pas tout interdire du jour au lendemain. On ne va sans doute pas obliger à démonter les chaudières existantes mais on peut commencer par ne plus autoriser le remplacement en cas de panne.

Le principal objectif du gouvernement : décarboner le secteur du bâtiment

On peut arrêter d’accorder la moindre subvention. De toutes les façons la solution ne sera que progressive. Cela coûterait trop cher aux ménages – et donc aux finances publiques qui devraient être aidées – de tout interdire brutalement.

L’objectif premier du gouvernement reste la décarbonation du secteur du bâtiment, responsable de 18 % des émissions de gaz à effet de serre. Et à lui seul, le gaz représenterait 70 % des émissions du bâtiment. Le gaz fait donc parti du problème.

Fin des chaudières à gaz : Attention aux solutions radicales !

Mais les solutions radicales ne sont pas forcément les meilleures solutions. Il existe aujourd’hui des nouvelles générations de chaudières bien plus performantes qui permettent de réduire la consommation de 30%. Un peu comme dans l’aérien, on pousse les compagnies à acheter de nouveaux avions. On ne leur interdit pas de voler.

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Ensuite outre le coût, on n’a sans doute pas assez d’installateurs pour déployer de l’électricité ou des pompes à chaleur dans autant de logements. On a déjà failli manquer d’électricité cet hiver. En énergie comme en tout, ce n’est pas bon de mettre tous ses œufs dans le même panier. Il faut diversifier les sources. Surtout qu’avec le biogaz tiré de la biomasse on a la possibilité de produire du gaz made in France. Je comprends qu’il faille anticiper et qu’on ne peut pas ne rien faire, mais je me méfie des solutions radicales. Qu’on arrête de se chauffer ça serait la meilleure solution et pourtant personne ne le propose enfin à ma connaissance.

David Barroux

 

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