Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le montant des subventions aux énergies fossiles a dépassé 1.000 milliards de dollars dans le monde.
Les boucliers tarifaires déployés ont représenté 600 milliards de dollars
1.000 milliards de dollars de subventions pour les énergies fossiles, c’est une somme colossale qui représente un doublement par rapport à l’année précédente. Mais, ce n’est pas à proprement parler une surprise. Avec la guerre en Ukraine et l’envolée des prix des hydrocarbures qu’elle a provoqués, les Etats ont ouvert en grand, on le sait, le robinet des aides afin d’amortir le choc pour les ménages et les entreprises. Ce phénomène a été particulièrement sensible dans les pays les plus riches. Au total, les boucliers tarifaires déployés y ont représenté 600 milliards, dont plus de la moitié rien qu’en Europe. C’était sans doute le prix à payer pour éviter une crise économique et sociale majeure. Et il parait difficile de reprocher aujourd’hui aux Etats concernés d’avoir pris ces mesures d’urgence. Mais il faut se rendre à l’évidence, entre fin du monde et fin du mois, leurs gouvernements n’ont pas hésité longtemps. Alors même que les pays développés sont les premiers à inciter les pays émergents à prendre des mesures pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
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En fait, cette explosion des subventions aux énergies fossiles illustre les difficultés de la transition énergétique. L’AIE a beau jeu de souligner que les Etats feraient mieux de mettre en place des politiques de long terme pour faciliter l’achat de voitures et de chaudières à faibles émissions tout en aidant les plus pauvres à s’équiper. Mais la réalité est que cela représenterait un effort considérable : plus de 11.000 milliards pour l’Europe seulement, selon la Cour des comptes de l’Union, pour un bénéfice inexistant à court terme. En tout cas d’un point de vue politique, il y a de quoi décourager les plus motivés et alimenter l’idée que la bascule vers une énergie décarbonée ne peut être que progressive. Il faut, en attendant, voler au secours des consommateurs d’hydrocarbures pour préserver la paix sociale.
François Vidal