Ce dimanche, le 5 février, l’embargo européen sur l’ensemble des produits pétroliers russes entrera en vigueur. L’objectif pour l’Union européenne est de casser l’économie de guerre mise en place par la Russie, déjà touchée par plusieurs sanctions économiques.
Ursula von der Leyen assure que le plafonnement du prix du pétrole russe a fait perdre au Kremlin 160 millions de dollars par jour
Malgré cinq vagues de sanctions, l’offensive russe se poursuit en Ukraine. Ce dimanche 5 février, l’embargo sur l’ensemble des produits pétroliers russes entrera en vigueur et concerne le kérosène, le fioul de chauffage mais aussi le diesel. Il s’agit du sixième train de sanctions contre Moscou en réponse à l’invasion de l’Ukraine.
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Depuis début décembre, l’importation du pétrole brut de Russie est restreinte, notamment par un plafond de prix fixé à 60 dollars le baril. Cela a entraîné la perte de 160 millions de dollars par jour de recette pour le Kremlin, selon Ursula von der Leyen Ces nouvelles restrictions doivent permettre de monter la pression d’un cran. Mais ce nouvel embargo ne changera pas la donne, prédit le spécialiste des énergies à Sciences Po, Thierry Bros : « Il ne faut pas être naïf, la partie adverse a de la répartie et va trouver des solutions ».
40% du diesel consommé en Europe vient de Russie
Moscou peut compter sur d’autres clients. En échange de prix bradés, l’Inde a multiplié par 14 ses importations de pétrole russe. En un an, la Chine les a doublées. Ainsi, le Kremlin tire encore 640 millions de dollars par jour de son pétrole. Un or noir dont il est le 3ème producteur mondial et qu’il peut aussi utiliser comme moyen de pression face aux Européens. « On peut imaginer que Vladimir Poutine décide de limiter les exportations de diesel. A ce moment-là, les prix pourraient exploser en Europe. Le diesel c’est ce qui fait tourner notre économie » confie Thierry Bros.
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40% du diesel consommé en Europe vient de Russie. Cet embargo pose la question de notre approvisionnement en gazole explique l’économiste Paul Tourret : « Il va falloir trouver un produit de substitution. Est-ce que c’est le marché américain ? Est-ce que c’est du pétrole russe raffiné en Inde qui se transforme en gazole indien ? Le but est de montrer à Moscou que cette guerre a un coût, mais elle a également un coût pour nous ». Reste donc à savoir si la facture sera plus salée pour Moscou ou pour les entreprises et les consommateurs européens.
Eric Kuoch
Ecoutez le reportage d’Eric Kuoch à 1’10 :