Dans cette période riche en incertitudes, il y a un sujet qui redonne de l’espoir aux entreprises françaises : le potentiel réveil économique de la Chine.
Les dépôts bancaires des ménages ont bondi de 18.000 milliards de yuans en 2022
Depuis trois ans, la Chine a fait souffrir nos grandes entreprises. Que ce soit la Chine usine du monde ou la Chine gigantesque marché intérieur, depuis le début du Covid en 2020, la deuxième économie de la planète a brutalement ralenti et est devenue erratique et imprévisible. Le taux de croissance s’est effondré et les frontières se sont plus ou moins fermées. Il était possible d’importer, de continuer d’exporter par à-coups, mais il était cependant impossible d’aller en Chine. Les boutiques pouvaient être fermées du jour au lendemain en raison des confinements. Aujourd’hui, l’espoir renaît. Et au moment où l’on se dit que l’économie risque de se ralentir en Occident, le redémarrage chinois est une très bonne nouvelle.
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Pourtant, il y a encore des risques. Xi Jinping, à lui tout seul, peut décider de refermer le pays. Il y a toujours des tensions géopolitiques mais aussi des risques sur le marché immobilier et une tendance démographique beaucoup moins porteuse. La nouvelle équipe politique en place va avoir besoin de redonner de l’air à sa population. Pour être populaire, il faut réduire le chômage, relancer l’économie et en particulier la consommation domestique. Le pays a de vraies marges de manœuvres financières publiques et privées. Les dépôts bancaires des ménages ont ainsi bondi en 2022 de 18.000 milliards de yuans, soit 2.500 milliards d’euros, ce qui équivaut au PIB français. Tout ne sera pas dépensé, car l’argent a moins été placé en Bourse ou dans l’immobilier, mais tout est réuni pour que l’économie rebondisse sur la deuxième moitié de l’année.
Deux tiers des entreprises françaises basées en Chine parient sur un retour de la croissance en 2023
Alors, quelles entreprises françaises pourraient profiter de ce rebond ? Si la croissance est d’abord domestique, cela profitera à nos géants du luxe, aux groupes de spiritueux, et à ceux qui profiteront du retour à une forme de consommation plaisir. Ensuite, s’il y a une reprise de l’investissement ou des dépenses plus importantes, cela profitera aux équipementiers automobiles qui livrent les fabricants occidentaux comme chinois. Et enfin, cela profitera aussi à Airbus qui vend des avions. La troisième vague concernée est peut être liée aux acteurs du monde touristiques, qui profiteront d’un retour des touristes chinois, une fois qu’ils auront renouvelé leurs passeports. A moyen terme, le seul effet négatif d’un retour de la croissance chinoise, est que les Chinois risquent de consommer plus d’énergie et cela pourrait faire remonter le prix du gaz sur le marché mondial. Cela serait mauvais pour les Français. Mais deux tiers des entreprises françaises basées en Chine parient sur un retour de la croissance en 2023. Plus de la moitié misent quant à elles, sur une hausse de leur activité comprise entre 10 et 20%. C’est quand même très prometteur.
David Barroux