Automobile : La Chine en passe de devenir le premier pays exportateur de voitures ?

istock

L’an dernier, la Chine est devenue la deuxième puissance exportatrice au monde sur le marché automobile. Ses exportations ont bondi de plus de 50% et sont passées devant celles de l’Allemagne.

 

La Chine et Le Japon ne sont pas loin de faire jeu égal, avec une dynamique en faveur de la Chine

En 2022, le Japon a davantage exporté que la Chine, un peu moins de 3,5 millions de voitures pour les Japonais contre un peu plus de 3 millions pour les Chinois, mais l’écart n’est plus que de quelques centaines de milliers d’unités. Or il y a dix ans, le Japon exportait presque 5 millions de voitures pour un peu moins de 1 million en Chine. Le Japon, numéro un mondial était 5 fois plus puissant. Aujourd’hui les deux pays ne sont pas loin de faire jeu égal et la dynamique est clairement en faveur de la Chine. Il faut dire que l’Empire du milieu est devenu une vraie puissance automobile. L’industrie a longtemps été low-cost et de faible qualité. Mais grâce aux sociétés communes montées avec les étrangers et à la montée en puissance des acteurs locaux, la Chine a atteint la taille critique.

 

 

A lire aussi

 

 

Cela permet de générer des économies d’échelle et de l’innovation. La Chine produit à bas coût des voitures de bonne qualité. Elle peut s’appuyer sur le passage à l’électrique qui est un nouveau départ. Ce mouvement donne leur chance à de nouveaux acteurs. Les constructeurs japonais qui faisaient des petites voitures économes se sont imposés suite aux chocs pétroliers des années 70. Les constructeurs chinois de voitures électriques ont quant à eux vu leurs exportations progresser de 120% l’an dernier. Ils en ont vendu presque 700.000 hors de Chine.

 

Aujourd’hui plus d’une voiture sur deux vendue en Chine est 100% chinoise

Il faut se rendre compte du chemin parcouru. A la fin des années 90, la Chine n’était nulle part sur la carte de l’industrie automobile mondiale. Depuis, la Chine était devenue un gigantesque marché domestique, le premier au monde devant les Etats-Unis. Pendant longtemps ce sont les Occidentaux et les Japonais qui ont profité via leurs sociétés communes en Chine de la croissance de ce marché. Mais aujourd’hui plus d’une voiture sur deux vendue en Chine est 100% chinoise, et le pays devient une puissance exportatrice. Si on ne veut pas se faire balayer il faut qu’on aide nos constructeurs et que l’on se protège un peu. Il faut un mélange de subventions, de régulation, de protection. Il faut réserver les aides aux véhicules assemblés en Europe avec des composants européens, comme les batteries. Il faut qu’on aide l’écosystème automobile européen à atteindre la taille critique, car notre problème est un problème d’échelle et de coûts, ce n’est pas un problème de compétences ou de technologie. On est en retard sur l’électrique qui est la bataille des années à venir, mais ce n’est pas parce qu’on a pris un mauvais départ qu’on est sûr de perdre.

David Barroux

 

 

Retrouvez toute l’actualité Economie