Crise énergétique : Le prix du gaz va-t-il enfin être plafonné en Europe ?

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Les ministres de l’Energie de l’Union européenne planchent aujourd’hui sur le dispositif élaboré par Bruxelles pour plafonner le prix du gaz en Europe et le limiter à 275 euros le mégawattheure. Une proposition qui n’est pas à la hauteur de l’enjeu.

275 euros le mégawattheure : ce n’est pas un bouclier, mais un simple amortisseur

C’est un peu comme si on expliquait aux habitants d’un immeuble en flamme de six étages que les pompiers viendront à leur secours une fois que les cinq premiers niveaux auront brûlé. Car, avec un plafond aussi élevé, l’économie européenne n’a pas fini de subir les conséquences dramatiques de la flambée des prix de l’énergie. Très concrètement, la limite de 275 euros proposée par la Commission est à peine 12% inférieur au record de 314 euros le mégawattheure atteint en août dernier. Il ne s’agit donc pas d’un bouclier, mais d’un simple amortisseur totalement insuffisant, alors même que, il faut le rappeler, les prix du gaz dictent les tarifs de l’électricité dans toute l’Europe.

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Un plafonnement du prix du gaz va-t-il mettre en péril l’approvisionnement de l’Europe ?

Mais même à ce niveau très élevé, le plafond proposé par la Commission est loin de faire l’unanimité au sein de l’Europe. L’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark notamment redoutent en effet qu’il mette en péril l’approvisionnement du continent, les fournisseurs pouvant préférer aller vendre leur gaz au plus offrant. Ils craignent aussi que cela ne rende moins compétitives les autres sources d’énergie, notamment les renouvelables. Cela pourrait freiner la transition énergétique. Ces arguments sont évidemment valables et la solution retenue devra les prendre en compte pour limiter les effets de bord. Mais l’essentiel est ailleurs. Tant que le thermomètre de l’économie européenne restera piloté par le prix du gaz fixé plus ou moins directement par le Kremlin, la poussée inflationniste et les désordres qu’elle provoque resteront d’actualité. En attendant de pouvoir se passer de cette source d’énergie, nous n’avons donc pas d’autre choix que d’en plafonner l’envolée.

François Vidal

 

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