Vins et spiritueux : Les exportations françaises battent un nouveau record en 2021

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Les exportations de vins et spiritueux français ont atteint un nouveau record en termes de valeur l’an dernier. Les ventes à l’étranger ont bondi de 28% par rapport à 2020 et même de 11% par rapport à 2019, soit avant l’apparition du Covid.

Vins et spiritueux : la France a une vraie diversité en matière d’offre

En valeur, la France a quand même exporté pour un montant record de plus de 15 milliards d’euros, des vins de Bordeaux, de Bourgogne, de Champagne ou de Cognac. Après l’aéronautique et devant les cosmétiques, ce secteur est d’ailleurs celui qui contribue le plus à réduire notre gigantesque déficit commercial. Si nos exportations se portent bien, c’est en partie pour des raisons conjoncturelles, c’est parce que le conflit commercial avec les Etats-Unis s’est un peu apaisé et les droits de douane punitifs ont été levés. Mais c’est aussi parce que cette filière travaille bien.

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La première chose très encourageante est que nos exportations progressent bien plus vite en valeur qu’en volume. On est dans un rapport de un à trois. Or, dans toutes les industries ou services, la clef sur la durée pour le « Made in France », c’est bien la premiumisation. On n’aura jamais de coût de revient ou des économies d’échelles pour être les moins chers et jouer la carte des volumes. Pour se différencier, pour attirer le client, le conserver tout en étant capable de vendre plus cher que la concurrence pour dégager de meilleures marges qui permettent d’investir, il faut avoir de bons produits et une bonne image. C’est ce que la France a dans ce secteur avec une vraie diversité en matière d’offre. Les Ecossais ont avant tout du whisky, les Italiens du prosecco et des bons rouges, les Australiens du blanc et du rouge. Nous, nous avons plein de familles de vins, du champagne, du cognac. Et l’autre force est que notre industrie est structurée par de grands acteurs très professionnels comme Pernod Ricard, Moët Hennessy, Rémy Cointreau. Et cela compte.

Wine Paris & Vinexpo se tient en ce moment Porte de Versailles.

Mais il y a quand même des points de vigilance. Le réchauffement climatique est une vraie menace. Nos concurrents en souffrent déjà. En Australie, il y a eu de la sécheresse, en Californie des incendies et en Espagne on assite à une forme de désertification inquiétante. En France, on sait que la récolte de l’an dernier a été très perturbée par les aléas climatiques. Dans le Beaujolais, la vendange a été réduite de moitié par rapport à la moyenne des cinq dernières années et dans le Bordelais, la production a diminué d’un quart. Mais je suis confiant parce que notre filière est mobilisée. Le premier symbole est qu’à l’heure où il est si difficile d’aller en Chine ou de faire venir des acheteurs chinois en France, on a réussi à envoyer du vin là-bas et à faire des dégustations via Teams. Et cela a marché. L’autre bon symbole est le salon Wine Paris & Vinexpo qui se tient en ce moment Porte de Versailles.

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Ce n’est pas pour être méprisant avec nos amis allemands mais il n’y a aucune raison que le plus grand salon professionnel consacré au vin se tienne à Düsseldorf. Nous étions un peu divisés entre un salon à Paris et un autre à Bordeaux. Mais on a décidé d’unir nos forces, de relancer un salon très professionnel, tourné plus vers le business que les soirées people dans des châteaux. C’est peut-être moins glamour que le Vinexpo de Bordeaux mais Paris est une capitale mondiale et il n’y a aucune raison que les plus grands acheteurs ne se précipitent pas. S’ils viennent ici, on devrait bien réussir à leur vendre un peu plus de vin même si c’est à consommer avec modération.

David Barroux

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