Aviation : Airbus plane sur le succès de l’A320 et va augmenter sa cadence de production

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Airbus se porte bien. Le groupe doit produire 7000 A320 pour répondre à son carnet de commandes. Le constructeur aéronautique européen surf sur le succès de son modèle phare et s’apprête à augmenter sa cadence de production.

L’A320 correspond parfaitement à la réalité du trafic passager d’aujourd’hui et de demain

Le groupe européen Airbus est en excellente santé. Il faut dire que ses A320 se vendent comme des petits pains. Avec 7 000 A320 au carnet de commandes, Airbus va porter sa cadence de production à 75 avions par mois, rien que dans cette famille des A320, à l’horizon 2025. Ce succès s’explique car l’on dit parfois que l’A320 c’est la Clio d’Airbus. L’avion est petit, simple, facile à utiliser et facile à garer. Il se vend donc très bien et se modernise simplement. Même si vous prenez l’avion rarement, vous êtes forcément déjà monté dans un A320. C’est cet avion de 150 à 200 places et 3 sièges de chaque côté du couloir. Comme on dit dans le jargon, c’est un monoculaire.

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De plus, l’A320 correspond parfaitement à la réalité du trafic passager d’aujourd’hui et de demain. Ce n’est pas avec lui que vous ferez Paris-Los Angeles, ou Paris-Pékin. Précisons que les A350, évoqués pour 19h de vol entre Londres et Sydney, correspondent à une toute petite partie du marché. La réalité du marché, ce sont des Paris-Barcelone ou Paris-Rome et ce fameux « weekend saut de puce », avec une compagnie low-cost. L’A320 comme son concurrent le Boeing 737 sont donc les appareils les plus intéressants pour les compagnies. Ils nécessitent peu de personnels pour un vol, sont faciles à opérer et à substituer en cas de panne. En plus de cela, Airbus a travaillé sur le point sensible des coûts. Son A320 Neo cartonne car il consomme moins de carburant. Les annonces d’Airbus confirment que si le secteur aérien ne se porte pas encore à merveille, la reprise des vols est encore poussive notamment du fait de la Chine, il affiche une confiance absolue dans son avenir à plus long terme.

 

Airbus devra produire plus de 2 avions par jour

En effet, produire 75 avions par mois parait colossale. Cela représente 900 avions par an, ou si vous préférez, 2 et demi en moyenne, chaque jour, samedi et dimanche compris. Cette cadence semble invraisemblable, quand on ne parle pas de petites Clio produites à la chaîne, mais bien d’un engin de 12 mètres de haut, 36 mètres de large, 38 mètres de long qui ne passe pas inaperçu. Impossible donc de le stocker sur un petit parking derrière le hangar. L’enjeu de cette montée en cadence est de satisfaire la demande car en face, il y a deux concurrents principaux. L’historique, Boeing, avec son 737, qui est exactement le corollaire de l’A320. Le carnet de commandes du constructeur américain déborde également. Plus de 5 000 Boeing 737 sont attendus par leurs clients.

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Sur le marché il y a également les Chinois. Le constructeur Comac, encore inconnu du grand public, est en train d’arriver. C’est la lettre suivante dans l’alphabet, après les A320, les B737, vous monterez peut-être bientôt dans un C919. Si Airbus n’y arrive pas, les compagnies qui ne veulent pas trop attendre se tourneront tout de suite vers la concurrence. Quitte à avoir un avion un peu moins bon que ce qu’elles voulaient, mieux vaut décoller tout de suite. Il faut tout de même noter qu’une montée en cadence est un exercice périlleux dans un mécanisme industriel aussi pointu que celui de l’aéronautique. Cela met en tension des centaines de sous-traitants qui pour certains ont licencié du personnel au cœur de la pandémie. Il faut donc se réjouir pour Airbus, mais surveiller comment il manœuvre son modèle chéri.

François Geffrier

Ecoutez François Geffrier (à partir de 5’30) :

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