Ce n’est ni une surprise, ni une bonne nouvelle, mais les faillites repartent effectivement à la hausse en France, comme en Europe.
En France, on compte environ 50.000 dépôts de bilans par an
Les chiffres sont cruels. En Europe, les faillites sont en hausse de 27% d’un trimestre à l’autre sur la fin de l’année 2022, du jamais-vu depuis huit ans. En France, on peut même parler de flambée avec une hausse de 50% sur un an. Mais comment s’explique ce rebond des défaillances d’entreprises ? Si l’on se concentre sur l’hexagone, tous les ans, il y a environ 50.000 dépôts de bilans par an. Une entreprise sur deux qui se lance ne passe jamais le cap des 18-24 mois. Entreprendre reste difficile et incertain. On assiste à un double phénomène négatif qui joue contre les entreprises. Le premier est que qu’entre 2020 et 2022 il y a eu tellement de « quoiqu’il en coûte », tellement d’argent public déversé sous formes de Prêts garantis par l’Etat, de reports des cotisations Urssaf ou baisse de la pression fiscale en raison de la disparition des profits, que les entreprises ont été moins sous pression. Les tribunaux de commerce le disaient, même les entreprises malades arrivaient à faire attendre leurs créanciers. On a mis l’économie dans le formol. Mais l’an dernier, il a fallu commencer à rembourser les PGE et l’Urssaf, et encaisser le choc de l’inflation. Du coup, cela provoque inévitablement une explosion du nombre de faillites.
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Le nombre de faillites reste inférieur de 17% par rapport à 2019
Est-ce que cela est inquiétant pour notre économie ? Il faut rester vigilant et attentif, mais il est trop tôt pour plonger dans une forme de pessimisme. Les faillites font partie de la vie économique et la bonne nouvelle, c’est qu’en France, leur nombre reste inférieur de 17% par rapport à 2019. L’an dernier, il y a eu un peu plus de 40.000 faillites en France. Ensuite, il est vrai qu’il y a des problèmes qui touchent des grands noms comme l’enseigne de chaussures San Marina qui a fermé ses portes ce week-end, ou Go Sport et Camaïeu qui sont en redressement judiciaire ou en dépôt de bilan. Mais attention, les défauts frappent certains qui allaient déjà souvent mal avant la crise du Covid. Les enseignes ont pu traverser la tempête grâce aux aides, mais elles sont aujourd’hui rattrapées par la réalité. Les faillites touchent souvent des PME qui prennent de mauvais départs. La bonne nouvelle est que le chômage est bas, que la création d’entreprises est haute et que l’économie a quand même pas mal résisté aux chocs subis en 2022. Cette année, on aura peut-être un peu plus d’inflation que nos voisins et les grands projets de réindustrialisation dont on parle ne vont pas avoir un impact majeur. Mais même si les faillites repartent à la hausse, cela ne veut pas dire que l’on va s’effondrer. On est plus dans une forme de retour à la normale que dans un grand retour en arrière.
David Barroux
