La France n’a jamais créé autant d’entreprises. Le cap symbolique du million devrait être dépassé cette année. C’est le signe d’une vitalité qui se confirme d’année en année.
Chaque mois en France, 90.000 entreprises se créent
Cela fait douze ans que la hausse des créations d’emploi dure, depuis la création du statut d’autoentrepreneur, à la fin des années 2000. En simplifiant les formalités administratives et fiscales, cette réforme a fait sauter un verrou et depuis, les Français sont devenus de véritables entrepreneurs. Chaque mois, ce sont 90.000 entreprises qui se créent désormais, soit deux fois plus qu’au milieu des années 2010. Un phénomène qui n’a pas d’équivalent dans le reste de l’Europe. Et il ne s’agit pas seulement de sociétés de conducteurs de VTC ou de livreurs à domicile. Les immatriculations sont en chute libre dans ces deux secteurs, alors qu’elles progressent fortement dans le conseil ou la communication notamment.
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Cet appétit pour l’entrepreneuriat joue un rôle dans le reflux actuel du chômage
Ces nouvelles entreprises n’alimentent pas toutes la croissance et l’emploi. Un quart des entreprises radiées entre juillet et septembre dernier avaient moins de trois ans. C’est le signe que le taux de mortalité des jeunes sociétés reste élevé. Mais il est clair que cet appétit pour l’entrepreneuriat joue un rôle dans le reflux actuel du chômage, grâce aux besoins de main-d’œuvre de ces nouvelles entreprises et à la reconversion en autoentrepreneurs de salariés en rupture de ban. Il est clair aussi que si nombre de ces sociétés ne génèreront jamais plus qu’un revenu d’appoint, l’effet volume maximise les chances de voir émerger davantage de PME, voire de grands groupes susceptibles d’alimenter la croissance du pays. Ces perspectives sont suffisamment motivantes pour qu’on continue à simplifier la vie des entrepreneurs. L’Etat s’y dit prêt. L’efficacité du nouveau guichet unique rassemblant toutes les formalités des entreprises qu’il ouvrira à compter du 1er janvier constituera un bon test de cette volonté.
François Vidal