En Europe, les règlements par carte s’installent de plus en plus dans notre quotidien. Les paiements en espèce ne représentent plus que 59% des achats. Quelle sera l’issue de cette bataille ?
Pour les achats en dessous de 5 euros, le cash reste roi
Ce n’est pas moi qui le dit : ce sont les chiffres qui parlent d’eux-mêmes. En 2016, 79% des transactions étaient effectuées avec des pièces et des billets. Il y a cinq ans, 8 fois sur 10, on ouvrait son porte-monnaie. Aujourd’hui ce n’est plus que pour 59% des achats en boutique qu’on sort sa monnaie. Le reste du temps on paye avec sa carte, son portable ou même comme moi qui n’hésite pas à frimer avec son Apple Watch… avec sa montre.
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Pour la première fois selon les chiffres rendus publics par la Banque centrale européenne, on a plus acheté en payant par cartes qu’en payant en liquide. On est à un point de bascule. Mais ça ne veut pas dire que le cash va disparaître totalement tout de suite. En fait, les habitudes de paiements en boutique sont coupées en deux. Pour les petits achats, en-dessous de 5 euros, le cash est roi. Au-dessus de 50 euros. Le plastique de la carte rafle la mise. Les pièces et les billets ne vont pas disparaître car pour certains c’est une manière de mieux gérer son budget. On ne peut pas dépenser plus que ce qu’on a en poche. C’est aussi l’argent pour ceux qui n’ont pas de carte. Et ça ne concerne pas que les enfants. Et puis il faut être lucide : le cash permet aussi de frauder le fisc. Il y a dans tous les pays une part d’économie parallèle qui repose sur l’argent liquide que certains voudront toujours écouler.
3% des paiements aujourd’hui se font par téléphone
Mais le paiement électronique va continuer de marquer des points, d’abord parce que c’est plus pratique. On n’a pas besoin de faire la monnaie. C’est plus sûr car il n’y a pas de risque qu’on vous rende la monnaie avec un faux billet. Comme on a toujours son téléphone à portée de main et qu’on peut de plus en plus payer via un smartphone, on a toujours de l’argent sur soi. Cela représente déjà 3% des transactions, notamment grâce à la période Covid. Pendant la pandémie, pour des raisons sanitaires, on a favorisé le paiement sans contact qui peut maintenant monter jusqu’à 50 euros. Les gens ont pris l’habitude de payer ainsi des objets de plus en plus cher. Le cash n’est pas mort, il bouge encore. Mais il va perdre la bataille face au paiement électronique. C’est écrit.
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De son côté, le paiement sur mobile progresse puisque le nombre de transactions en magasin a été multiplié par 3 depuis 2019 en Europe. Représentant 3 % des transactions, il est encore relativement confidentiel. Pour ce qui est des habitudes d’achat, les Européens ont en revanche franchi un pas avec l’explosion du commerce en ligne. Alors que les paiements sur Internet ne représentaient que 6 % des transactions en 2019, ils représentent près de 17 % des achats en 2022.
David Barroux