Réforme des retraites : Qu’est-ce qui attend les régimes spéciaux ?

LUDOVIC MARIN-POOL/SIPA

La réforme des retraites sera présentée le 10 janvier. On en connaît les grandes lignes, mais le gouvernement est resté assez discret sur les régimes spéciaux…

Régimes spéciaux : il faudra plus de 40 ans pour qu’ils s’éteignent

C’est un dossier explosif, on le voit avec la situation chaotique à la SNCF, et ça explique cette grande discrétion. Mais en coulisse, les discussions ont commencé. Alors qu’est-ce qui attend les régimes spéciaux ? D’abord, leur suppression pour les futurs embauchés, c’est la fameuse clause du grand-père. C’est déjà le cas à la SNCF depuis 2020, et ce sera pareil pour la RATP ou encore EDF, mais pas avant 2024, au mieux. Les agents embauchés en 2023 seront donc encore au statut. Avec cette clause, l’exécutif applique la méthode douce : il faudra plus de 40 ans pour que ces régimes s’éteignent, le temps que les derniers embauchés partent à la retraite.

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L’âge de départ sans décote ne devrait pas bouger, et resterait ainsi à 57 ans pour les agents de conduite

Mais les agents en poste vont quand même voir leur âge de départ augmenter. C’est ce que souligne le gouvernement. Si l’âge de la retraite passe de 62 à 65 ans, le décalage de 3 ans s’appliquera aussi dans les régimes spéciaux. On passera ainsi de 52 à 55 ans pour un conducteur de TGV, ou encore de 57 à 60 ans pour les agents de maintenance chez EDF. Mais attention, petite subtilité, ce relèvement ne commencera pas dès l’an prochain comme pour les salariés du privé, mais autour de 2025. Car les réformes précédentes ont été tellement étalées qu’elles ne sont pas encore achevées. Ainsi, l’âge d’ouverture des droits pour un conducteur de TGV est aujourd’hui de 51 ans et quatre mois. Il n’atteindra 52 ans que début 2024, d’où le décalage pour la prochaine réforme. Il n’est pas sûr que les Français apprécient. Mais cela va laisser du temps aux entreprises pour adapter leurs grilles de carrière. Autre élément clef : l’âge de départ sans décote ne devrait pas bouger, et resterait ainsi à 57 ans pour les agents de conduite. En résumé, le gouvernement marche sur un fil : il veut montrer qu’il réforme ces régimes, tout en les ménageant pour éviter les blocages. On en reparlera en 2023 !

Etienne Lefebvre

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