Grève SNCF à Noël : Un mouvement plus grave que les précédents

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Entre les grèves à la SNCF et la pagaille à la RATP, cette fin d’année est marquée par d’importants dysfonctionnements dans les transports publics.

Les grèves sauvages ne passent même plus par les syndicats

La situation actuelle s’apparente à la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Les annulations injustifiées pour ce week-end de Noël ressemblent à une provocation, d’autant qu’elles vont empêcher des familles de se retrouver. Même à gauche, on a du mal à trouver des justifications à ces grèves sauvages et qui ne passent même plus par les syndicats, tandis qu’à droite on réclame un encadrement du droit de grève, pour en exclure des périodes aussi spécifiques que Noël. L’exaspération est d’autant plus forte que cette mauvaise surprise s’ajoute pour les Franciliens à une dégradation incroyable du réseau de bus et de métro depuis 3 mois maintenant et que les usagers, qui doivent attendre les rames indéfiniment, ont le sentiment d’être pris pour des imbéciles.

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Le responsable de cette situation dans les transports parisiens ? Tout le monde et personne à la fois, et c’est bien ça le drame. Ces dysfonctionnements concernent une entreprise : la RATP. Une entreprise qui a pâti d’une carence de direction de plusieurs mois entre la démission surprise de Catherine Guillouard et la nomination de Jean Castex. Une vacance dont des agents ont profité pour déstabiliser l’entreprise et pour s’opposer à son ouverture à la concurrence.

 

RATP, région Île-de-France, mairie… A Paris, chacun se renvoie la balle

Ensuite, la RATP a un client : la région Ile-de-France, qui lui fixe un cahier des charges. D’où un effet boomerang pour Valérie Pécresse qui n’a en fait pas d’autorité sur la marche sociale de l’entreprise. Mais la RATP a un actionnaire unique : l’Etat, ce qui fait que la région ne veut pas porter le chapeau de la dégradation du service. Sans parler de la mairie de Paris qui fait tout pour dissuader la circulation automobile en surface, mais ne veut pas savoir ce qui se passe sous terre. C’est cet entrelacs de compétence et de responsabilité qui fait que chacun se renvoie la balle. « C’est pas moi, c’est la faute de l’autre » ajoute à l’exaspération des usagers. Il faut être lucide sur la dureté d’un combat qui est autant politique que social, d’une catégorie d’agents prêts à tout pour que leur statut ne soit pas remis en cause. Ensuite, on aimerait que les différents acteurs institutionnels donnent le sentiment de se soucier davantage des usagers, plutôt que de se critiquer ou s’attaquer entre eux. Qu’ils ne se justifient pas mais qu’ils défendent ceux pour qui c’est une galère quotidienne. Par conséquent, on attendrait de tous qu’ils arrêtent de se renvoyer la balle et consentent enfin à s’atteler ensemble au problème. Mais c’est là que la politique s’en mêle et rend cet espoir assez improbable.

Guillaume Tabard

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