Paris 2026 : Emmanuel Macron et ses troupes s’activent déjà pour détrôner Anne Hidalgo

Witt/ Chamussy/SIPA

Les prochaines municipales sont en 2026, mais la conquête de Paris est déjà dans toutes les têtes, y compris dans celle d’Emmanuel Macron. Remporter l’Hôtel de ville servirait les intérêts macronistes pour l’après-2027.

« Je ne veux pas le même bordel qu’en 2020 », aurait tonné Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a déjà passé quelques consignes. Constatant que l’Hôtel de ville génère de nombreuses ambitions dans son camp, il a demandé à ce que les uns et les autres s’organisent dès maintenant. Parce qu’il y a foule sur la ligne de départ : les ministres Gabriel Attal et Clément Beaune qui s’exaspèrent mutuellement ces derniers temps, mais aussi Olivia Grégoire et Marlène Schiappa, toutes deux très actives sur la scène parisienne. « Vous vous organisez comme vous voulez, mais je ne veux pas que se reproduise le même bordel qu’en 2020 », a-t-il lâché, dans un langage fleuri, selon les informations d’Olivier Beaumont du Parisien. « Si on n’est pas foutu de partir unis et solidaires, alors on n’y arrivera pas ». Message reçu par Gabriel Attal et Clément Beaune qui ont convenu de se voir « avant Noël » pour un déjeuner de réconciliation. Autre initiative pour préparer le terrain : tous les deux mois environ, des apéros dîners sont organisés par Renaissance avec les autres partenaires parisiens de la majorité, MoDem et Horizons, afin de créer et entretenir du collectif et de la cohésion.

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La catastrophe de 2020 reste dans toutes les têtes macronistes comme une anomalie, pour deux raisons. D’abord, le bilan objectivement mauvais d’Anne Hidalgo dans le domaine des transports, de la propreté, de la sécurité, l’anarchie des travaux, la gestion de l’argent public avec une dette considérable, Velib, Autolib’… J’arrête là l’énumération. Ensuite, les scores canons du président et de ses candidats aux législatives dans la capitale en 2017. Il y avait un boulevard et pourtant la maire fut réélue. En cause, les divisions internes avec la dissidence de Cédric Villani, l’impréparation de Benjamin Griveaux qui aurait dû anticiper que ses frasques privées faisaient de lui un candidat fragile, et enfin la bérézina avec sa remplaçante Agnès Buzyn dont on sait qu’elle y était allée à reculons. En 2022, Emmanuel Macron obtient 35% des voix à Paris au premier tour et 85% au second. Anne Hidalgo seulement 2%. C’est encore plus cruel en termes de voix : 372.000 au premier tour pour le président et seulement 22.000 pour la socialiste. Ainsi, le terrain électoral reste propice comme en 2017. Emmanuel Macron ne pourra pas se représenter en 2027 mais il apprécierait que son camp prenne le bastion parisien en 2026. On ne sait pas si le macronisme survivra à Emmanuel Macron en France, en attendant, le président aimerait qu’il s’installe à Paris.

David Doukhan

 

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