Métros bondés ou retardés : L’enfer des usagers de la RATP raconté par Le Parisien

Justin Picaud/SIPA

Le Parisien-Aujourd’hui en France titre ce vendredi 16 décembre : « L’enfer sous terre ». Le journal a pris son Passe Navigo pour aller faire des relevés aux heures de pointe et évaluer les retards. Le constat est accablant.

Ligne 8, ligne 12, ligne 10 : les retards se multiplient sur ces lignes de métro

Les journalistes du Parisien ont ainsi mesuré la fréquence des rames sur les 14 lignes principales du réseau et publie trois exemples consternants. Sur la ligne 8 Balard/Créteil mercredi matin, il fallait attendre près de 4 minutes entre chaque train au lieu des 2 minutes 20 qu’exige l’organisme Ile-de-France mobilités. Sur la ligne 12 Mairie d’Issy/Mairie d’Aubervilliers mardi soir, les rames étaient séparées de 4 minutes 26 secondes en moyenne au lieu des 2 minutes 50 attendues. Pire, sur la ligne 10 Boulogne/Pont de Saint-Cloud/Gare d’Austerlitz mardi matin, il fallait patienter 10 minutes au lieu des 3 minutes 20 en temps normal. Sur presque toutes les lignes le contrat n’est pas respecté.

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La RATP avance un certain nombre d’explications : le manque de conducteurs, la recrudescence des incidents voyageurs et les travaux de modernisation. La régie prévient : il n’y aura pas d’amélioration avant le printemps prochain. Concrètement, l’enfer sous terre, c’est un jet de canette sur les rails de la ligne 12 mercredi matin qui provoque un court-circuit et un retard de 11 minutes. Mercredi c’est un bagage oublié à Châtillon-Montrouge qui provoque les retards.

Jean Castex, nouveau président de la RATP, est attendu au tournant

Une voyageuse confie : « Pour être certaine d’être à l’heure au travail, je pars de chez moi à 7h pour être à 9h au bureau. En théorie mon trajet devrait durer 30 minutes ». Une autre explique que mardi elle a rebroussé chemin et préféré marcher 5 stations plutôt que prendre le métro bondé. Chloé raconte qu’elle a mis 1 heure 30 au lieu de 45 minutes pour se rendre à son travail. Ellea, enceinte de 5 mois seulement, ne va plus travailler à cause des retards. Elodie, handicapée, à mi-temps thérapeutique, doit attendre 4 trains pour espérer monter dans la rame de la ligne 1 et trouver où s’assoir. Jean-Baptiste Isaac explique dans son éditorial que la machine métro s’est grippée, alors que c’est un savoir-faire français qui s’exporte. Avec un Passe Navigo qui augmente de 10 euros le 1er janvier, Jean Castex, ex-Premier ministre et nouveau président de la RATP est attendu au tournant. J’oubliais cette phrase d’une passagère dépitée : « J’ai l’impression de revivre les mouvements sociaux de 2019 ». Sauf qu’aujourd’hui il n’y a pas de grévistes.

David Abiker

 

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