La France Insoumise ne vit pas une crise de croissance, mais de décroissance. LFI est une machine de guerre électorale qui est désormais victime d’une triple lame de fond.
Clémentine Autain a longtemps hésité avant de critiquer Jean-Luc Mélenchon
La France Insoumise a permis à Jean-Luc Mélenchon d’atteindre 22% au premier tour de la présidentielle et de se tailler la part du lion dans l’alliance Nupes, qui n’est autre que l’organisation d’une allégeance des autres formations politiques à celle de Mélenchon. Depuis la rentrée de septembre, le château de carte est en train de s’effondrer. D’abord, il y a eu une lourde erreur tactique cet été à l’Assemblée : la stratégie du bruit et de la fureur s’est retournée contre les Insoumis. Elle a aidé à crédibiliser le RN tout en exaspérant les partenaires écologistes, socialistes et communistes.
A lire aussi
Ensuite, l’affaire Quatennens et la guerre de succession à Jean-Luc Mélenchon ont fortement nui à LFI. La première a servi d’accélérateur à la seconde puisqu’en soutenant son plus fidèle lieutenant Mélenchon s’est affaibli. Il a déclenché la fureur des féministes les plus radicales dont les associations comptent aujourd’hui parmi les réseaux les plus puissants de l’extrême gauche. Voilà qui a donné des ailes à ceux qui, jusqu’à présent, n’osaient pas critiquer le vieux leader comme Clémentine Autain par exemple.
Manuel Bompard est l’auteur de cette phrase désormais célèbre : « Le vote n’est pas forcément l’alpha et l’oméga de la démocratie »
Autain, Corbière, Garrido, leur grogne montait doucement, au rythme de leur soif de tuer le père. Lorsqu’ils ont fini par exprimer leur défiance frontalement dans la presse, Mélenchon a paniqué. Dans la plus pure tradition, il a organisé une purge les excluant de toute responsabilité à la tête du mouvement au profit de son homme lige Manuel Bompard et de quelques jeunes inconnus qui doivent tout au leader maximo. Bompard qui est l’auteur de cette phrase désormais célèbre : « Le vote n’est pas forcément l’alpha et l’oméga de la démocratie ». Cette guerre de succession est loin d’être terminée, elle ne fait que commencer. Quant au retour politique et médiatique d’Adrien Quatennens, c’est un problème politique majeur pour LFI puisque ce mouvement a fait de l’écoute de la parole des femmes se disant victimes de violences un absolu qui doit l’emporter sur tout. On ne se relève pas, ou alors très difficilement, d’un tel niveau de contradiction politique qui décrédibilise durablement Comment passer de parti dominant de la gauche à l’autodestruction en trois étapes ? LFI est en train d’écrire le manuel.
David Doukhan