La Nupes ne sort pas de sa période de turbulence. Depuis l’affaire Quatennens, le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a vu sa cote de popularité s’effondrer et l’union de la gauche se fait moins audible en cette rentrée sociale.
La cote de popularité de Jean-Luc Mélenchon chez les jeunes a dégringolé
La claque est brutale, d’autant plus que la Nupes avait bien commencé cette législature. Elle avait réussi à imposer son intergroupe comme la première force d’opposition à l’Assemblée nationale. Ensuite, elle s’était emparée de la très puissante commission des Finances. Enfin, elle a pu dicter une partie des débats dans l’hémicycle, avec par exemple la taxation des superprofits. Un édifice certes aussi jeune que fragile, mais dont se délectait Jean-Luc Mélenchon depuis sa semi-retraite, persuadé que cela pourrait lui profiter à un moment ou à un autre. Ce fut un excès de confiance pour le troisième homme de la présidentielle, qui l’a poussé à réagir à côté de la plaque au sujet des violences conjugales de son protégé Adrien Quatennens.
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Cela pourrait avoir des conséquences durables si l’on en croit les premiers sondages parus depuis cet épisode. La cote de popularité de Jean-Luc Mélenchon dégringole, notamment chez les jeunes. Le leader insoumis risque donc de se retrouver tel Perrette après la chute de son pot au lait, contraint de dire adieu à la rentrée sociale et à la convergence des luttes dont il rêvait. Les thématiques sociales sont pourtant au rendez-vous en cette rentrée, entre l’inflation, la crise énergétique et aussi la très probable adoption sans vote du projet de loi de finances via l’article 49.3. Il y a enfin la réforme des retraites, pour laquelle l’exécutif n’a toujours pas décidé s’il passerait en force via le budget de la sécurité sociale dès l’automne ou s’il attendrait janvier.
Il reste à voir si la base militante de la Nupes va participer en masse à la marche contre la vie chère
Une marche contre la vie chère reste tout de même prévue par la Nupes mi-octobre : reste à savoir dans quelle mesure la base militante insoumise et écologiste répondra à l’appel à manifester des états-majors. Ceux-ci se sont retranchés sur leurs fondamentaux pour tenter de resouder les troupes, à savoir l’agitation du péril fasciste. Cela a commencé dès lundi, avec les cris d’orfraie qui ont suivi la victoire des nationalistes en Italie. Et cela s’est poursuivi hier, avec l’annonce du boycott du match de football des députés, pour ne pas avoir à jouer avec les élus Rassemblement National. Cette stratégie du chiffon brun a longtemps été efficace dans la seconde moitié du 20ème siècle. Mais son seul effet ces dernières années aura été de contribuer à l’effacement de la gauche et à la percée du RN.
Arthur Berdah
