L’affaire Adrien Quatennens : La France Insoumise de nouveau face à #MeToo

Alain ROBERT/SIPA

Adrien Quatennens, visé par une main courante, a reconnu avoir « giflé » son épouse. Le député LFI du Nord s’est mis en retrait de ses fonctions au sein du parti. La presse évoque l’affaire avec force détails.

Taha Bouhafs, Eric Coquerel et maintenant Adrien Quatennens ont été accusés de violences faites aux femmes

Le portrait que Libération consacre à Adrien Quatennens ressemble à sa façon à une oraison funèbre, célébrant une petit mort politique. Mais chez les héritiers du communisme, ces obsèques symboliques commencent par une lettre d’aveu, en l’espèce un communiqué que Libération reprend, rédigé de la main de Quatennens lui-même. Le député du Nord évoque son attitude avec son épouse Céline : « je sais qu’aucune explication, si dure soit-elle, ne justifie ces comportements ». L’accusé politique et médiatique décrit ses fautes : « je lui ai saisi le poignet. Dans notre dernière dispute je lui ai pris son téléphone portable. Voulant le récupérer elle m’a sauté sur le dos. Je me suis dégagé, en me relâchant elle s’est cogné le coude ». On croit rêver mais non, nous sommes chez les Quatennens un jour de dispute. Dans ce communiqué toujours, le député LFI poursuit : « je pense que Céline a pu évoquer un autre fait daté d’un an, dans un contexte d’extrême tension et d’agressivité mutuelle j’ai donné une gifle ».

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Libération tire ensuite le portrait, sinon du gendre idéal, tout du moins de l’héritier parfait, rappelant la carrière éclair de celui que Mélenchon appelle « fils » dans l’intimité. Mélenchon qui a le sens de l’amitié et qui a twitté ceci ce week-end en soutien à son camarade : « la malveillance policière (la main courante de Céline Quatennens a fuité NDR), le voyeurisme médiatique, les réseaux sociaux se sont invités dans le divorce conflictuel d’Adrien et Céline ». Mélenchon a raison, mais il a juste oublié les féministes de son parti qui font désormais la loi et le ménage. Et voilà donc le leader insoumis sommé de faire un tweet rectificatif. Mélenchon n’a pas compris que désormais, à l’heure de #MeToo il y a des insoumises chez les insoumis, c’est #MeToo qui commande : le candidat LFI Taha Bouhafs il y a quelque mois, le député LFI Éric Coquerel après les législatives et le coordinateur LFI Adrien Quatennens aujourd’hui. Le parti qui fait la leçon sur les violences faites aux femmes depuis des mois est lui-même victime d’une embarrassante série d’affaires explique Libération. Ce qui s’appelle en terme plus vulgaires devenir l’arroseur arrosé.

David Abiker

 

 

 

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