Loi pouvoir d’achat : Taxer les superprofits, une idée qui gagne du terrain

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Parmi les sujets importants lors de l’examen du projet de loi sur le pouvoir d’achat, l’idée d’une taxe sur les superprofits gagne du terrain. Si cette mesure est logiquement défendue par les partis de gauche et le RN, il semble plus surprenant que certains membres des Républicains et même de la majorité soutiennent cette proposition. Pourtant Emmanuel Macron a prévenu qu’il ne céderait pas à la pression de l’opinion publique.

3 anciens ministres d’Emmanuel Macron défendent l’idée d’une super taxe

Taxer les entreprises qui font des superprofits à cause de la crise, c’est une idée qui fait florès. Même si pour l’heure, l’exécutif se montre plus que réservé sur cette idée. Pourtant, faire payer des entreprises comme TotalEnergies ou la CMA-CGM, qui engrangent des gains avec la hausse des coûts, semble pour certains partis une solution à la crise. Ainsi, La France Insoumise veut déposer une proposition de loi contre les « profiteurs de guerre », selon la terminologie qui lui est chère. Dans le même temps le PS appuie cette mesure, et le Rassemblement National plaide aussi pour une taxation. Mais, ce qui est nouveau, voire surprenant, c’est que les lignes bougent aussi dans les partis peu habitués à ce genre de rhétorique.

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Le 19 juillet, le patron des députés Républicains, Olivier Marleix s’est dit ouvert à une plus grande contribution des entreprises pétrolières, y compris via une super taxe. Hier encore, le débat a fait irruption chez les macronistes. Lors de la réunion du groupe Renaissance à l’assemblée, des députés ont demandé au gouvernement qu’il envoie un signal sans attendre, dans le cadre des textes examinés cette semaine. Certains ont rétorqué que c’était orthogonal avec toutes les mesures prises pour rendre le pays attractif, et que cela entraînerait une surenchère perdue d’avance avec l’extrême gauche. Il n’empêche que 3 anciens ministres d’Emmanuel Macron, dont Barbara Pompili, ont déposé un amendement au projet de loi de finance rectificative pour défendre l’idée d’une super taxe.

 

Bercy rappelle qu’on peut uniquement taxer des revenus produits sur le territoire national

Face à cette fronde le gouvernement ne peut qu’être gêné car sa ligne est de ne pas augmenter les impôts, quels qu’ils soient. Bercy veut inciter les entreprises qui profitent de la conjoncture à faire des gestes pour le porte-monnaie des Français, sur le modèle d’EDF qui plafonne l’augmentation du prix de l’électricité. Le gouvernement avertit toutefois que le bilan sera tiré en fin d’année afin de voir si le compte y est. C’est une façon de brandir une menace pour que les entreprises prennent les devants. Pour rappelle, Bercy prévient qu’on peut uniquement taxer des revenus produits sur le territoire national. Or, le géant Total ne fait pas ses gains en France. Il y aurait donc peu d’argent à récupérer. En somme, l’exécutif est plus que réservé mais il est sous la pression de l’opinion publique. D’où cette réponse pour le moins évasive du chef de l’Etat le 14 juillet :  « Il y aura une contribution mais elle ne sera pas dans la démagogie ». Comprenne qui pourra.

Marcelo Wesfreid

 

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