Noël : Avec l’inflation, les commerçants s’adaptent pour rester attractifs

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Ces prochaines 48 heures, nombre de Français vont s’affairer pour leurs courses du réveillon. Saumon fumé, foie gras, dinde, bûche… Le panier de Noël sera 15% plus cher en moyenne. Clients et commerçants s’organisent pour ne pas trop dépenser.

Ce poissonnier propose du tacaud au lieu du cabillaud, « moins prestigieux mais moins cher »

Au marché couvert d’Aligre à Paris, Agnès scrute les prix sur le stand de poisson. Elle opte finalement pour du bar plutôt que du cabillaud, 2 fois plus cher.  Elle fête Noël seule avec sa tante cette année, alors le mot d’ordre est simplicité. « A deux, le poisson et les bulots nous tiendront deux jours. On fera un petit accompagnement de riz à côté et ca ira », explique-t-elle. Quant au saumon, son prix a augmenté de 15 % par rapport à l’an dernier. Derrière son étal, Octave, poissonnier, le sait. Alors pour les fêtes, il tente de s’adapter au budget de chacun. « On essaye de proposer des produits oubliés », affirme-t-il, comme le lieu noir ou le tacaud, un poisson blanc « avec moins de prestige que le cabillaud mais qui coûte deux voir trois fois moins cher ».

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23% d’augmentation en un an : le prix du foie gras a explosé

A la boucherie à côté, l’heure est aussi à l’économie pour Baptiste. Cette année, pas de chapon : « notre niveau de vie baisse », souffle-t-il. Avec ses 7 invités, ils se sont mis d’accord : ce sera un pot-au-feu : « l’avantage c’est qu’on peut le faire la veille. Il y aura juste à réchauffer et ce sera meilleur ». Un des produits phares des fêtes de Noël est le foie gras frais. Mais pour la première fois, Denis, boucher depuis 40 ans, n’en propose pas. « C’est devenu inabordable, c’est de la folie », lâche-t-il. Le boucher payerait ce produit plus cher au marché de Rungis qu’il ne le vendait l’année dernière. « On ne pourrait pas le vendre », s’étrangle-t-il. « Si c’est pour le foutre en l’air, je ne vois pas l’intérêt ! » Avec 23% d’augmentation sur un an, le foie gras a subi l’explosion du prix des céréales. La grippe aviaire est aussi passée par là : des dizaines de millions d’oies et de canards ont été abattus à travers toute l’Europe.

Rémi Pfister

Retrouvez son reportage à partir de 06’20

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