Alimentation : Le foie gras plus cher et plus rare, conséquence de la grippe aviaire

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Cet hiver, le foie gras va être plus difficile à trouver dans les rayons et plus cher. La faute à un épisode 2022 de grippe aviaire particulièrement virulent, dont les éleveurs peinent à se remettre.

Cette année, la grippe aviaire a décimé 90% des reproducteurs dans les Pays de la Loire

Il n’est jamais trop tôt pour penser à Noël. Cette année, ce sont les producteurs de foie gras qui ont dégainé les premiers, mais pas avec de très bonnes nouvelles ! L’interprofession a annoncé que le foie gras serait cette année plus difficile à trouver et plus cher, en tenant tout de même à rassurer les amateurs. Il y aura de quoi tartiner vos tranches de pain le soir de Noël, mais il va falloir anticiper. Cette année, la production a baissé de plus de 30 % et en 7 ans, la diminution atteint 50% : ça n’était jamais arrivé auparavant. Cela se ressent naturellement sur les prix, avec une hausse de 25% en moyenne, soit une hausse de 50 à 70 centimes par tranche. La flambée des prix est entraînée par la crise de grippe aviaire, la plus violente depuis 2015. Avant, la grippe aviaire se concentrait dans le Sud-Ouest et les élevages de palmipèdes à foie gras, mais cette fois-ci, elle a contaminé toutes les volailles. Le virus a décimé 90% des reproducteurs dans les Pays de la Loire et le retour à la normale n’arrivera pas avant juin prochain. Et pas question d’aller compenser en important du foie gras : les gros pays producteurs comme la Bulgarie et la Hongrie ont eux aussi été touchés par le virus.

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Les confinements de canards décrétés ne sont pas toujours respectés

Pour contenir l’épidémie, les mesures de biosécurité ont progressé mais ne sont pas encore suffisantes. Par exemple, des confinements de canards décrétés ne sont pas toujours respectés. La profession veut accélérer et aller plus loin que les mesures du gouvernement. Elle propose de renforcer la surveillance des animaux avec des dépistages toutes les semaines, ou encore de réduire la densité dans les élevages les plus peuplés. Même si elles sont coûteuses, ces mesures pourront être appliquées, mais le changement de pratiques ou de lieux d’élevage sera plus ardu. Tout est affaire de compromis, entre des contraintes qui pèsent sur les éleveurs et un risque qui revient chaque année. Autre voie d’amélioration : un vaccin en phase d’expérimentation. Dans tous les cas, l’hiver sera très dur pour les éleveurs. Il y a le passage des oiseaux migrateurs : les canards sauvages sont vecteurs de virus et rentrent ainsi en contact avec les oiseaux domestiques. Aussi, comme dans d’autres secteurs, les coûts de production flambent à cause de la guerre en Ukraine.

Pauline Jacot

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