Le Sud-Ouest va abattre 1,3 million de canards et volailles supplémentaires dans les trois semaines à venir, vient d’annoncer le gouvernement. 1,2 million ont déjà été tués depuis décembre.
226 foyers de contamination ont été recensés
La région Sud-Ouest représente trois quarts des exploitations de canards du pays. Elle fait face à une virulente épidémie de grippe aviaire. 226 foyers de contamination ont été recensés dans les Landes, le Gers, et les Pyrénées-Atlantiques. Un nouveau coup dur pour cette filière aux 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuels et pour les éleveurs, dont les bêtes ont déjà subi le même sort l’année dernière. Ce nouvel épisode de grippe aviaire est une véritable menace pour leurs exploitations. Nadia et son mari attendent avec angoisse le coup de téléphone qui leur ordonnera l’abattage de leurs 2000 canards. « Il n’y a aucune chance pour les canards, ils seront abattus. Cela veut dire qu’il n’y a plus de ventes et donc plus de revenus » se désole Nadia.
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Pour le ministère de l’Agriculture, la lutte contre l’épidémie passe par l’abattage par précaution de toutes les bêtes
L’année dernière déjà, ils avaient subi l’épidémie de grippe aviaire de plein fouet et ont dû repartir à zéro. Résultat : 30 000 euros de perte sèche. Un deuxième dépeuplement, comme on dit dans la filière, signera la fin de leur petite exploitation familiale : « on n’a pas les moyens d’attendre pour être indemnisés sachant que l’on n’a pas fini de toucher l’indemnité de l’année dernière. Il faut continuer à rembourser les emprunts. Avec mon mari on fait notre CV pour trouver du travail et s’en sortir ». Pour éviter que les éleveurs indépendants aux reins fragiles ne ferment tous boutiques, certains syndicats de la filière appellent à ne tuer que les bêtes contaminées. Selon Mélanie Martin, présidente du mouvement de défense des exploitants familiaux des Landes : « essayons de sauver ce qui est sauvable. Faisons un petit peu de cas par cas. Cela permettra aux producteurs de moins souffrir. Faisons preuve de bon sens sur le territoire ». Une solution impossible pour le ministère de l’Agriculture. La lutte contre l’épidémie passe par un assainissement des zones contaminées et l’abattage par précaution de toutes les bêtes.
Eric Kuoch
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