Les ventes de maisons neuves s’écroulent en France. Avec potentiellement moins de 100.000 transactions d’ici la fin de l’année, le secteur peine à s’adapter aux nouvelles règlementations et à attirer les ménages.
Depuis le début de l’année, le marché est en recul de presque 30%
Avec la crise, il y a les marchés qui reculent et ceux qui s’effondrent. Sur le segment des maisons neuves, il n’y a pas de doute : on peut parler d’une descente aux enfers. Depuis le début de l’année le marché est en recul de presque 30%. On pourrait vendre moins de 100.000 maisons neuves contre une moyenne d’environ 125.000 par an au cours des quinze dernières années. Il y avait aussi eu un pic de 140.000 l’an dernier, marqué par le rebond post-confinement de l’an 1 du Covid. Mais moins de 100.000 transactions, ce n’est arrivé qu’une fois depuis longtemps, en 2014.
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Une addition de facteurs explique ce recul. Il y a déjà les villes dans lesquelles les maires hésitent à accorder des permis de construire. Cela contribue à ralentir les mises en chantier et cela crée un effet rareté qui contribue à faire grimper année après année le prix du foncier. Il y a en plus des facteurs très conjoncturels, par exemple le RE2020. Ces sont des nouvelles règles imposées pour rendre les maisons plus écologiques, plus vertueuses sur le plan énergétique, avec des matériaux, de l’isolation et des chaudières spécifiques. Mais tout cela a un coût qui fait grimper de 7% en moyenne le prix d’une maison. Et cela arrive juste au moment où les prix de tous les matériaux flambent. Le coût de revient aurait bondi de plus de 20%. Avec même une augmentation de 66% sur les travaux de couverture ou de 33% sur la menuiserie.
Libérer plus de terrain à un moindre prix irait à l’encontre de la loi
La crise sur ce marché pourrait durer, d’autant plus que les taux d’intérêts sont en train de remonter et avec le renchérissement du coût du crédit, certains ménages ne peuvent plus rentrer sur le marché. On a un problème de solvabilité. C’est un vrai sujet parce que la maison individuelle reste un rêve pour de nombreux ménages. Il y a toutefois des solutions. On pourrait faire plus de rénovations et essayer de libérer plus de foncier moins cher, mais ça irait à l’encontre des règles de non-artificialisation des terres. On peut imaginer des aides ou simplifier la réglementation. En France, on adore rajouter des contraintes comme si on était un pays riche. Mais on oublie parfois que pour les moins aisés, toutes ses contraintes finissent par avoir un coût insurmontable.
David Barroux