Si de nombreux observateurs craignent l’imminence d’un krach immobilier, les chiffres estivaux du marché immobilier confirment qu’un tel scénario a peu de chances de se produire.
Les volumes de crédit ont légèrement reculé mais ils restent à des niveaux très élevés
Qu’a-t-on entendu sur le sujet ces dernières semaines ! Soumis au redoutable cocktail de l’inflation, de la hausse des taux d’intérêts et du ralentissement de l’économie, le marché de l’immobilier allait décrocher. C’était sûr ! Déjà, nous assurait-on, les banquiers commençaient à rejeter en masse les demandes de crédit des ménages et les prix commençaient à baisser. Or, les statistiques publiées ces derniers jours ne sont pas si sombres. Même si un atterrissage est en cours, il n’a rien de catastrophique. D’abord, les prix ont encore grimpé de 0,4% en août ! Ensuite, les transactions se tassent à peine, de 1 à 3% selon les zones. Quant aux volumes de crédit, véritable baromètre de l’activité, ils sont en léger retrait – ce qui est normal car plus personne ne renégocie son emprunt en période de hausse des taux – mais reste à des niveaux très élevés.
A lire aussi
Comme à chaque période de forte tension économique, le marché de l’immobilier français atterrit en douceur
Certes, la remontée en cours des taux d’intérêt rogne le pouvoir d’achat immobilier des Français. Mais à environ 1,5% sur 20 ans en août, ces taux restent encore à des niveaux historiquement bas. C’est pourquoi, selon la Banque de France, les primo-accédants et les ménages modestes continuent à pouvoir emprunter. On est loin de la situation de nos voisins où les crédits immobiliers à moins de 3% voire de 4% sont introuvables. Comme à chaque période de forte tension économique, le marché de l’immobilier résidentiel français atterrit en douceur, faisant la démonstration de sa robustesse. Une solidité qu’il doit au triptyque des emprunts à taux fixe, d’une durée maximale fixée à 25 ans pour les crédits immobiliers et dont les échéances ne doivent pas dépasser 35% des revenus des ménages emprunteurs. Des cordes de rappel bien utiles pour éviter les excès en période d’euphorie et les retournements brutaux en période de tempête.
François Vidal