Immobilier : Les taux de crédits augmentent, faut-il s’inquiéter ?

Crédit/BdFZigZag

L’ère des taux extrêmement bas pour les crédits immobiliers semble révolue. Dans un contexte d’inflation, on assiste à une remontée des taux qui impacte directement les emprunts des Français.

Les taux pourraient repasser à 1,5% à la fin de l’année 2022

Plus les mois passent plus les taux remontent, on est visiblement sorti de l’ère des taux ultra bas dans le crédit immobilier. Sur le second semestre 2021, les taux moyens tournaient autour de 1%. Pourtant en mars, ils étaient déjà remontés à 1,18%. Les banques pensent qu’en avril les taux seront à 1,21%, et en fin d’année 2022 devraient être à 1,5%. Cette hausse s’explique par un contexte inflationniste. Les banques centrales ont donc commencé à remonter le loyer de l’argent, ou vont bientôt le faire. Il sera alors plus coûteux pour les banques de se financer.

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En parallèle on est dans un contexte économique plus incertain. Il y a une part de risque conjoncturel plus élevée et donc il est normal que l’accès au crédit soit plus coûteux. D’ailleurs en hexagone, la Banque de France a demandé aux banques d’être plus prudentes pour éviter que le taux d’effort, l’endettement des ménages par rapport à leurs revenus, soit trop élevé.

Dans une période d’inflation les taux immobiliers restent très compétitifs

Cette remontée des taux est-elle forcément une mauvaise nouvelle ? Pour les particuliers qui s’endettent, il est certain que cela ne leur sera pas profitable. Cela réduit leur capacité à acheter ou impacte la durée de leurs emprunts. On est d’ailleurs passé à une durée moyenne de 241 mois soit 7 mois de plus qu’en septembre. C’est-à-dire plus de 20 ans en moyenne pour rembourser un emprunt. C’est également une mauvaise nouvelle pour ceux qui se sont endettés il y a des années. En effet, ils auront davantage de mal à renégocier leurs crédits pour bénéficier d’une baisse des taux.

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Malgré cela, il faut relativiser. Des taux moyens à 1,5%, cela reste beaucoup moins que les taux à plus de 2% imposés en 2016. Ensuite, dans une période d’inflation forte à plus de 4%, les taux du crédit immobilier, en taux réels, restent très compétitifs. Surtout si on a le droit à un peu d’augmentation salariale. Enfin, on peut toujours rêver et espérer que si le marché du crédit se tend un peu, cela permettra de calmer l’inflation des prix aux mètres carrés. Car c’est bien la valeur du mètre carré le principal problème et non l’accès au crédit.

David Barroux

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