Immobilier : Les taux des crédits augmentent, le marché pourrait se gripper

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C’est une première depuis 2017, les taux d’intérêt des crédits immobiliers devraient franchir la barre des 2% à la rentrée. Cette situation liée à l’inflation pourrait défavoriser les foyers les plus modestes, et risque un temps de geler le marché immobilier.

Près d’un dossier sur 5 accepté en 2021 serait exclu en 2022

C’est la fin des taux bas. En ce début juillet, les banques révisent les taux d’intérêt des crédits immobiliers. Il pourrait atteindre les 1,7 %, voire même 2% d’ici à la rentrée pour des prêts sur 20 ans, du jamais vu depuis 2017. Cette hausse des taux est une conséquence directe de l’inflation. Le courtier en ligne, Pretto, prévient qu’avec cette relevée des taux, près d’un dossier sur 5 accepté en 2021 serait exclu en 2022. En clair, il sera de plus en plus difficile d’acheter. L’argent redevient cher et les banques vont le répercuter sur les emprunteurs. En conséquence, certains projets immobiliers vont tomber à l’eau, prédit Henry Buzy Cazaux, président de l’Institut de management des services immobiliers : « pour chaque 0,1% de hausse, on perd 10 000 emprunteurs ». Les ménages les plus modestes seront donc les premiers exclus.

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« On risque d’avoir les vendeurs et les acheteurs qui se regardent en chiens de faïence »

En effet, 1 tiers d’entre eux pourrait se voir refuser des prêts. Selon Pretto, la remontée des taux pourrait également refroidir les envies d’investissement des ménages plus aisés : « il y a une sorte de dissuasion psychologique quand on voit que les taux augmentent car au même moment ce qui nous reste pour vivre ne cesse de se réduire sous l’effet du prix des carburants, de l’énergie et des denrées alimentaires ». Avec moins d’acheteurs potentiels, le prix du mètre carré pourrait donc baisser, après 7 années de hausse continue sur tout le territoire. Ainsi, le marché pourrait se gripper, alerte Frédéric Teboul, directeur général de Fredélion Immobilier : « on risque d’avoir les vendeurs et les acheteurs qui se regardent en chiens de faïence. Avec des acheteurs peu enclins à s’aligner sur les prix actuels et des vendeurs qui mettront un peu de temps à revoir leurs ambitions de ventes à la baisse ». Cette situation pourrait durer jusqu’à début 2023. Le nombre de transactions pourrait donc baisser de 15 à 20% par rapport à l’année dernière.

Eric Kuoch

Ecoutez le reportage d’Eric Kuoch : 

 

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