Inflation, énergie, recrutement : Pour les chefs d’entreprises, « l’équation va être difficile »

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Même si la confiance des patrons se stabilise selon l’INSEE, beaucoup d’indicateurs macroéconomiques – inflation et coût de l’énergie en tête de file – continuent d’inquiéter les chefs d’entreprises en cette rentrée.

« On a l’inflation, le coût de l’énergie et le climat social tendu à gérer »

Après deux mois de repli, le climat des affaires s’est stabilisé en août. Dans l’ensemble, la confiance des patrons reste même supérieure à sa moyenne de long terme, in­dique l’Insee dans son enquête mensuelle de conjoncture réalisée auprès des chefs d’entreprise. Mais il y a une vraie dissonance entre ce constat et les indicateurs macroéconomiques très sombres, constatée auprès de chef d’entreprises lors de la Rencontre des entrepreneurs de France (REF)  à l’hippodrome de Longchamp hier. Boris Lombart, président de KSB, fabricant de pompes et de vannes de 1200 salariés dans 4 usines en France, a certes un carnet de commandes rempli jusqu’à la fin de l’année, mais plusieurs signaux négatifs l’incitent à rester prudent. « Le gaz nous coûte 12 fois plus cher aujourd’hui qu’il y a 3 ans. On a l’inflation, le coût de l’énergie et le climat social tendu à gérer », énumère-t-il,  « l’équation va être difficile ». Il est compliqué également pour Boris Lombard d’augmenter les salaires.

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Le gouvernement va continuer à soutenir les entreprises gourmandes en gaz et en électricité jusqu’à la fin de l’année

L’inquiétude porte aussi sur les problèmes de recrutement, comme l’explique Chiara Danieli, directrice générale de la fonderie Bouhyer : « actuellement ils nous manque 20 personnes sur 300. On ne peut pas produire tout ce qu’on pourrait ». Elle affirme que l’activité de son entreprise a ralenti de 10 à 20%. Les chefs d’entreprises, fébriles, s’inquiètent fortement de la conjoncture économique et d’une possible récession aux Etats-Unis et en Europe. Une détresse qu’a remarquée Denis Ferrand, directeur général de Rexecode, institut d’analyses économiques. « En général, je ne reçois aucun appel la semaine après les congés d’été. Là, j’en ai eu tous les jours de chefs d’entreprises », s’étonne-t-il. Et le spectre de coupures de gaz ou d’électricité évoqués par l’exécutif alourdit encore les craintes. Dans ce contexte, le gouvernement a annoncé hier qu’il prolongeait jusqu’à la fin de l’année son fond de soutien aux entreprises gourmandes en gaz et en électricité. Ce qui leur permettra d’honorer leurs factures énergétiques dans un contexte de forte inflation.

Emilie Valès

 

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