Les démissions sont au plus haut en France depuis 2008, à tel point qu’on parle désormais de « grande démission ». Au premier trimestre, 523 000 personnes ont démissionné, dont 469 000 en CDI. Le Parisien et Les Echos en parlent dans leurs éditions de ce 19 août, tout en assurant que ce n’est ni surprenant, ni inquiétant.
On a souvent reproché aux Français leur manque de mobilité en termes d’emploi
Les démissions en France sont en hausse, mais il n’y a rien de très surprenant, expliquent Les Echos. La « grande démission » est donc un phénomène à relativiser. Les salariés cherchent en fait à profiter du dynamisme du marché de l’emploi, car le phénomène ne se traduit pas par un retrait massif du marché du travail. 8 démissionnaires sur 10 ont retrouvé un emploi dans les 6 mois qui ont suivi, ce n’est pas une grande démission, mais plutôt une grande rotation, écrit dans son édito Lucie Robequain. S’ils démissionnent, c’est pour travailler ailleurs, pas pour contempler les cieux. On a suffisamment reproché aux Français leur manque de mobilité, poursuit-elle, pour ne pas saluer leur soudaine bougeotte.
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Mickaël Orand, auteur de cette étude, précise que « quand l’économie repart, il y a toujours davantage de démissions. On l’a constaté historiquement lors de toutes les crises, que ce soit celle de 2000 ou celle de 2008 ». Il souligne même que « c’est parce que le marché du travail est dynamique que les gens démissionnent ». Interrogé pour Radio Classique par Emilie Valès, ce statisticien explique qu’il ne faut pas avoir d’inquiétudes liées à ces démissions, « le taux d’emploi est à un niveau historiquement élevé, on n’a jamais autant travaillé qu’aujourd’hui en France ». 68% des Français de 18 à 65 ans ont un emploi aujourd’hui. « Entre le nombre d’emplois vacants, le nombre d’emplois à pourvoir et le chômage qui diminue, ce sont les salariés qui sont en position de force dans la négociation sur le marché du travail », conclut-il.
Baptiste Gaborit