De janvier à mars 2022, près d’un demi-million de Français ont quitté leur poste en CDI. Il semblerait que les salariés attendent des employeurs des garanties économiques dans un contexte d’inflation mais également un cadre de travail propice à l’épanouissement personnel.
1 million d’emplois ne trouvent pas preneur en France
Une vague de démissions déferle sur le marché du travail. Au premier trimestre, près de 470 000 Français ont quitté leur CDI, soit 20 % de plus qu’à la fin de l’année 2019. Ce phénomène commence à inquiéter les employeurs. En effet, cette vague apparue dans la foulée des confinements a tout d’une mutation durable. Alors bien sûr, on est encore loin du « big quit » américain, qui a vu 48 millions de salariés faire leurs cartons en 2021, mais chez nous aussi, la « grande démission » n’épargne aucun secteur et concerne toutes les catégories de salariés, quelle que soit leur place dans la hiérarchie.
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Comme outre-Atlantique, ce phénomène est particulièrement fort dans les métiers de terrains, ceux qui ne peuvent pas prétendre au télétravail. Selon une étude Ipsos, un tiers des salariés occupant ce type de postes seraient ainsi prêts à quitter leur emploi d’ici à la fin de l’année. Dans un pays où il est si difficile de recruter, un million d’emplois ne trouvent pas preneurs en ce moment, il est urgent que les employeurs prennent le taureau par les cornes.
Les employeurs doivent travailler leur attractivité sociale
On se demande alors si ces démissions sont avant tout liées à la rémunération, notamment dans les emplois de « première ligne » dans la santé, la restauration ou la distribution. Il est certain qu’en période de forte inflation, le montant du salaire mensuel est la clé. Dans toutes les études, les perspectives d’augmentation restent la première cause de démission. Pourtant, ce critère ne devance plus que d’une courte tête d’autres facteurs, comme l’épanouissement personnel ou le fait d’être soi-même au travail. Cela concerne d’ailleurs toutes les tranches d’âge. En fait tout se passe comme si les salariés avaient pris acte du fait qu’après des décennies de chômage de masse, le marché du travail leur était devenu favorable. Cela impose donc de nouveaux devoirs pour les employeurs qui doivent travailler leur attractivité sociale. A condition évidemment que la récession qui s’annonce ne vienne pas bouleverser ce nouvel équilibre. Un retour en arrière auquel personne n’a intérêt.
François Vidal