La France vient de lancer le « bonus réparation » qui permet d’obtenir une ristourne quand on fait réparer un objet électronique. C’est un constat plein de bon sens. Pour la planète comme pour notre porte-monnaie, il vaut beaucoup mieux faire réparer un appareil en panne, plutôt que de le jeter et en acheter un neuf.
Ce bonus réparation va-t-il passer par des hausses de prix ?
Le gouvernement a lancé un « bonus réparation » qui permet d’obtenir un rabais de 10 à 45 euros quand on fait réparer son grille-pain, son taille-haie, sa console de jeux, sa centrale vapeur ou même son vélo d’appartement. En cette période de Noël propice aux cadeaux, je ne vais pas jouer au rabat-joie en disant que cette idée est idiote mais je suis quand même sceptique. Sur le fond, je suis bien sûr pour que l’on répare, je suis pour que l’on développe le marché de l’occasion, qu’on lutte contre l’obsolescence programmée, qu’on permette de changer une batterie de smartphone facilement. Mais est-ce à l’Etat de mettre en place un nouveau mécanisme qui passera par un prélèvement ou des hausses de prix ? Le gouvernement dit qu’il veut faciliter le développement de boutiques de réparations, parlant d’un coup de pouce. Il veut aussi attirer l’attention des consommateurs, faire notre éducation. Mais je trouve qu’on nous infantilise un peu et que l’Etat ne fait pas confiance aux mécanismes de marché.
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Quand l’Etat subventionne, cela ne fait souvent que provoquer une hausse du prix de vente
L’Etat ne devrait se substituer au marché que ponctuellement. Quand il met en place un bouclier tarifaire sur l’énergie pour protéger temporairement les ménages et les entreprises ce n’est pas idiot. Quand il verse des bourses pour soutenir les étudiants, il joue un rôle positif. Mais on assiste à une multiplication de ces opérations qui ressemblent à des coups de communication. On a eu dernièrement le chèque de 100 euros pour faire le plein d’essence. Il y a eu le chèque de 100 euros pour favoriser le covoiturage. Une PrimeRénov, un pass culture pour acheter des mangas, un bonus pour le vélo électrique… C’est sympa, mais on ne s’interroge jamais sur le coût et l’efficacité de ces mesures. Il n’y a pas d’argent magique. L’Etat ne fait que redistribuer de la main gauche, l’argent qu’il a prélevé ailleurs de la main droite. Il n’y a jamais d’étude d’impact, et quand on a inventé un chèque cadeau distribué par l’Etat, on ne revient pratiquement jamais en arrière. Parfois il faut faire confiance au signal prix, au développement du marché et de la concurrence. Parce qu’on sait bien que quand l’Etat subventionne, cela ne fait souvent que provoquer une hausse du prix de vente car on solvabilise des consommateurs. En fait on n’aide pas tellement les Français… on aide le petit ou le grand commerce sur le dos des contribuables.
David Barroux