L’inflation commence à se calmer aux Etats-Unis. En novembre, les prix y ont augmenté de 0,1% ramenant la hausse sur un an à 7,1%. C’est son plus bas niveau depuis un an. Un signal positif, dont il ne faut pas surestimer la portée.
La Réserve fédérale américaine a réussi à casser l’inflation en faisant passer les taux zéro à près de 4% en 1 an
Il faut prendre ces chiffres pour ce qu’ils sont : un premier succès. Voir l’inflation commencer à décélérer de l’autre côté de l’Atlantique est évidemment une très bonne nouvelle. Depuis l’été, la hausse des prix est passé de 9% en rythme annuel à un peu plus de 7%. Et, sauf nouveau choc, le mouvement devrait se poursuivre dans les prochains mois. De quoi soulager le portefeuille des consommateurs américains qui voient enfin le bout de la valse des étiquettes entamée, il y a plus d’un an. De quoi surtout rassurer la Réserve fédérale sur l’efficacité de sa politique de relèvement accéléré des taux d’intérêt, dont le but était précisément de casser l’inflation. Un remède de cheval qui a consisté en moins d’un an à faire passer les taux 0 à près de 4%, à coups de hausses de 0,75 point de pourcentage. Du jamais vu !
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L’économie américaine reste dynamique et le marché du travail tendu
On aurait tort de penser qu’avec cette accalmie, le spectre de la récession est en train de s’éloigner des Etats-Unis. Car la Fed ne va pas s’arrêter là sous prétexte que la situation s’améliore. Dès aujourd’hui, elle devrait annoncer une nouvelle hausse de 50 points de base. Et d’autres devraient suivre l’an prochain, pour une raison simple, c’est que l’économie américaine reste dynamique et le marché du travail tendu. Le risque que l’inflation persiste, voire qu’elle s’incruste par le biais d’augmentations de salaire alimentant de nouvelles hausses de prix reste grand. En fait, l’accalmie de novembre marque seulement la fin de la première phase de la réaction des banques centrales. Un nouveau chapitre s’ouvre, aux Etats-Unis en tout cas, dans lequel les taux continueront de monter, moins vite sans doute, mais pendant une période dont personne ne connaît la durée. Autant dire que la bataille contre l’inflation est loin d’être terminée. Et c’est encore plus vrai de ce côté-ci de l’Atlantique, où la hausse des prix n’a toujours pas atteint son pic.
François Vidal