La voiture électrique continue de marquer des points. La preuve en Norvège, où désormais 20% des voitures sont à batterie.
En Norvège, 80% des voitures neuves vendues sont électriques
C’est impressionnant. 20% de voitures électriques en Norvège, cela signifie qu’une voiture sur cinq n’a plus besoin de faire le plein. C’est impressionnant aussi parce que la montée en puissance de l’électrique s’accélère. Il avait fallu 10 ans pour que l’on passe en Norvège de 0 à 10% du parc en électrique, et le pays vient de passer de 10% à 20% en moins de trois ans. Et selon les Norvégiens, on pourrait être à un tiers du parc d’ici deux ans. Un cap a été clairement franchi. En France, même si les ventes de véhicules électriques progressent, à peine à 1% du parc installé a été électrifié. L’autre fait marquant, c’est qu’en Norvège désormais 80% des voitures neuves vendues sont électriques, alors que dans le reste de l’Europe on est à peine au-dessus de 10%. En France, on est un peu plus haut mais on reste très loin de la performance norvégienne. Toute la question est de savoir si la Norvège va rester un cas isolé, ou si c’est le pays a de l’avance et nous montre la route qu’on va finir par emprunter.
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Va-t-on tous finir par basculer comme la Norvège dans une part aussi massive pour le véhicule électrique ? Sur le papier, c’est ce qui a été prévu par la Commission européenne. En 2035, on ne pourra plus vendre de voitures neuves à essence en Europe. Mais ça ne veut pas dire que la transition sera facile. La Norvège y arrive parce que c’est un pays riche. Il possède beaucoup de pétrole, ce qui permet de financer des subventions, mais la voiture électrique prenant beaucoup de place, le pays est en train de commencer à réduire les aides publiques. Ensuite, même si la Norvège est étendue géographiquement, la densité de la population est assez concentrée. On parle d’une population de 5 millions de personnes, il n’y a donc pas besoin d’investir des milliards dans des réseaux de recharge rapide. Cela n’a rien à voir avec la France et ses grands départs avec des millions d’automobilistes et un réseau de transport en commun peu adapté pour les transports du quotidien des gens en région. Et en France, on est moins riche. Nous aurons, nous aussi, de plus en plus de voitures électriques mais je me demande si on pourra vraiment basculer sur du 100% électrique comme l’ambitionne la Norvège. On risque d’avoir pendant de longues années une flotte de voitures à essence d’occasion de plus en plus vieilles et de plus en plus polluantes parce que l’offre de voitures neuves à essence va se réduire et la voiture électrique va rester trop chère pour de trop nombreux Français.
David Barroux