La fin de la production de véhicules thermiques et hybrides pour 2035 a été votée par le Parlement européen. Si cette décision pourrait accélérer la mise en place d’un « leasing social » de voitures électriques pour les foyers les plus modestes, il semblerait que cette mesure soit difficilement réalisable.
En 2035 les voitures neuves ne devront plus émettre de gaz polluants et être électriques
Le Parlement européen a voté le 8 juin la fin des ventes de véhicules neufs thermiques et hybrides à partir de 2035. Les eurodéputés se sont penchés sur le plan climat de l’Union européenne. Dans 13 ans, les voitures neuves ne devront donc plus émettre de gaz polluants et être électriques. Justement, afin de convertir les Français à l’électrique, le candidat Emmanuel Macron avait annoncé un nouveau dispositif lors de la campagne présidentielle. Il proposait une possibilité pour les plus modestes de louer des voitures électriques pour 100 euros par mois. Une mesure que l’on peut considérer comme une sorte de « leasing social ».
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Si la promesse était séduisante, la mise en œuvre s’annonce plus compliquée, notamment pour des questions de coût. Des discussions sont donc en cours avec la filière automobile et les banques. On sait donc que ce leasing à 100 euros sera destiné aux foyers modestes qui ne peuvent pas s’acheter un véhicule électrique. Les professionnels dont la voiture est un outil de travail, comme les infirmières libérales, pourront également en profiter sous conditions de revenus. Flavien Neuvy, directeur de l’Observatoire Cetelem estime qu’il faut bien cibler cette mesure car sinon elle risque d’être très coûteuse pour l’Etat : « en temps normal, il est difficile d’avoir accès à une voiture électrique pour 100 euros par mois. Cette aide doit donc s’adresser à une partie très limitée des ménages français afin d’éviter un dérapage des finances publiques ».
Le leasing à 100 euros par mois risque d’être très coûteux pour l’Etat
Si le gouvernement prévoit 100 000 bénéficiaires, ce nombre risque de coincer face à la disponibilité des véhicules électriques d’entrée de gamme. Selon Arnaud Aymé, spécialiste automobile chez Sia Partners, les constructeurs automobile ne favorisent pas la production de voitures électrique premier prix :« le secteur fait face à des pénuries de semi-conducteurs, donc les constructeurs ont du mal à produire assez de véhicules face à la demande des acheteurs. Ainsi, ils favorisent les voitures haut de gamme dont la marge est plus importante pour eux ». L’Etat doit aussi déployer davantage les bornes de recharge qui sont indispensables au développement de l’électrique. La France est en retard et compte seulement 60 000 points de recharge alors que l’objectif était de 100 000 pour la fin de l’année 2021.
Emilie Valès
Ecoutez le reportage d’Emilie Valès :