La crise énergétique n’a pour l’instant pas modéré le dynamisme du marché des voitures électriques, dont les ventes continuent d’augmenter fortement en 2022. Malgré une potentielle augmentation des prix à la borne de rechargement, le secteur reste serein.
Les ventes de voitures électriques ont progressé de 54% en un an, malgré la guerre en Ukraine et la crise énergétique
De 2% en 2019, les ventes de voitures électriques atteignent désormais les 12%. Mais fin août, l’électricité a atteint 1100 euros le mégawattheure. Son prix se maintient à des niveaux très élevés et les factures d’énergie risquent d’être de plus en plus salées dans les prochains mois. Pas de quoi freiner l’engouement pour l’électrique, qui ne connaît pas la crise et a enregistré 54% de hausse des ventes en un an, malgré la guerre en Ukraine et la crise énergétique. « On va bientôt atteindre le million d’immatriculations de voitures électriques et on ne constate pas de recul en ce moment », assure Clément Molizon, délégué général de l’Association nationale pour le développement de la mobilité électrique. La part de marché du véhicule graviterait autour de 16% selon lui.
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L’électrique séduit d’abord grâce au bouclier tarifaire, qui contient la hausse du prix de l’électricité pour les ménages. Rouler électrique reste donc plus économique que rouler en thermique. « Pour les 90% de véhicules électriques qui sont rechargés à domicile ou au travail, cela coûte 2 euros les 100 km, contre 12 à 16 euros en véhicules thermiques », poursuit Clément Molizon.
Certains opérateurs de bornes de rechargement envisagent d’augmenter le prix de leur abonnement de 15 à 20%
Mais si les automobilistes ne sont que peu impactés, ce n’est pas le cas des opérateurs. « Selon les contrats avec les fournisseurs d’électricités, les acteurs des bornes de rechargement peuvent avoir des évolutions tarifaires plus importantes », remarque Mathias Laffont de l’Union Française de l’Electricité. Certains opérateurs envisagent même d’augmenter le prix de leur abonnement de 15 à 20%. Mais les constructeurs et les exploitants de bornes restent sereins. La crise est conjoncturelle et le cap fixé à l’horizon 2035 par l’Union Européenne reste l’objectif du zéro thermique.
Eric Kuoch
Retrouvez le reportage d’Eric Kuoch à partir de 04:20