Le gouvernement a annoncé la mise en place d’un chèque carburant de 100 euros au début de l’année 2023. Un dispositif ciblé qui remplace la coûteuse ristourne à la pompe, mais qui interroge pour plusieurs raisons.
Le chèque carburant coûte 7 fois moins cher que la remise à la pompe
Alors que la ristourne sur le carburant prend fin au 1er janvier, 10 millions de foyers modestes pourront bénéficier de cette aide supplémentaire. Coût total de l’opération : 1 milliard d’euros, soit 7 fois moins que le précédent dispositif. Pour en bénéficier, il faudra se rendre sur le site des impôts, renseigner son numéro fiscal et sa plaque d’immatriculation et déclarer sur l’honneur utiliser son véhicule pour aller au travail. Un outil pour mieux cibler les plus modestes, affirme Élisabeth Borne. Mais ce dispositif ratisse trop large et « ne cible pas spécifiquement les citoyens qui utilisent beaucoup leurs voitures ou qui n’ont pas accès aux transports publics », alerte Arnaud Aymé, spécialiste transport chez SIA Partners.
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Le seuil de revenu est fixé pour une personne seule à 1.314 euros par mois, 3.285 pour un couple avec deux enfants. Une mesure « facile et tactique pour éviter la grogne sociale des Français », selon le spécialiste. Néanmoins, ce chèque carburant semble anachronique dans un contexte de hausse des prix des transports en commun et de débats autour de la loi sur l’accélération des énergies renouvelables. « C’est le résultat d’un retard dans la transition de la mobilité », note Pierre Lefèvre du réseau Action Climat. Il faut à la fois « mettre des pansements sur la situation actuelle » et, en parallèle, accélérer la sortie de la dépendance aux énergies fossiles, selon lui. Dans la foulée de cette annonce, la Première ministre a affirmé qu’un autre dispositif sera mis en place à destination des demandeurs d’emploi, mais sans en préciser les contours.
Eric Kuoch
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