La ristourne sur le carburant a été réduite à 10 centimes hier soir et s’achèvera le 31 décembre. Ce dispositif, extrêmement coûteux, n’a pas vraiment fait ses preuves. Par quoi sera-t-il remplacé?
Trois mois après, le gouvernement fait déjà face à une triple facture
Depuis hier minuit, la ristourne sur le carburant a été divisée par trois. Elle n’est plus que de 10 centimes par litre et disparaîtra le 31 décembre. Retour à la case départ ! De quoi propulser les prix à la pompe autour de 2 euros et relancer le débat sur le pouvoir d’achat. Le jour où le gouvernement a opté pour ce bouclier tarifaire sous la pression des députés LR, on savait qu’il n’en tirerait qu’un bénéfice limité pour un coût exorbitant. Comme prévu, l’effet anesthésiant de la mesure n’aura donc duré qu’un gros trimestre. Et maintenant que l’heure des comptes a sonné, le gouvernement se retrouve face à une triple facture.
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Environnementale, d’abord, puisque cette ristourne a incité les Français à maintenir leur consommation de carburants en dépit de la hausse des cours du pétrole et a même provoqué une surconsommation en septembre. Budgétaire, ensuite : l’addition est salée, puisqu’elle s’élève à près de 8 milliards d’euros, presqu’autant que le bouclier tarifaire sur le prix du gaz. Politique enfin, dans la mesure où la question de l’impact de la hausse du prix du carburant sur le portefeuille des Français reste entière.
Le chèque carburant va probablement être mis en place
Mais Bercy planche sur un dispositif de substitution qui entrera en vigueur début 2023. Sur le principe, il s’agit du remake de la mesure déjà annoncée cet été et finalement abandonnée au profit de la ristourne. L’idée est d’envoyer un chèque aux Français les moins aisés ayant une activité professionnelle pour limiter le coût de leur déplacement. Un dispositif ciblé qui pourrait tout de même concerner 11 millions de foyers, assorti d’un bonus pour les « gros rouleurs ». Toute la question est de savoir si ce chèque carburant suffira à éviter une poussée de colère dans le pays, à la manière des gilets jaunes. D’autant que la fin de la ristourne coïncidera avec le renchérissement de 15% du gaz et de l’électricité. Une chose est sûre, le sujet pouvoir d’achat est loin d’être épuisé.
François Vidal
