La SNCF a décidé d’installer des panneaux solaires dans ses gares, et cela peut surprendre, puisque la première mission de la compagnie ferroviaire est de faire rouler des trains et les faire arriver à l’heure. Mais la société de chemin de fer est aussi à la tête d’un gigantesque patrimoine immobilier.
Les panneaux solaires de la SNCF répondront aux besoins de 7.500 foyers français
Si la SNCF commence à déployer des panneaux solaires sur son emprise foncière, elle pourrait – en théorie – aller très vite, et aider la France à combler son retard dans les énergies vertes. Mais la SNCF version solaire va être une goutte d’eau dans notre petit parc photovoltaïque. La vérité, c’est que si le plan qui vient d’être annoncé est respecté, la SNCF va installer d’ici 2024 l’équivalent d’une capacité dite de crête, c’est-à-dire dans une situation d’ensoleillement optimal qui est très théorique, de 30 mégawatts. Sur le papier, ça permettrait de répondre aux besoins de 7.500 foyers français, ce qui n’est pas beaucoup. Et 30 mégawatts sur un peu plus de deux ans, ce n’est franchement pas grand-chose à l’échelle du pays puisqu’on est désormais sur un rythme d’installation de 1.500 à 2.000 mégawatts par an.
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La SNCF va recouvrir plus de 100 parkings de panneaux solaires
La SNCF s’en tient là pour deux raisons. La première, c’est que 30 mégawatts représentent quand même un coût de 40 à 50 millions d’euros. Or le solaire ce n’est pas son métier. Il vaut mieux investir dans des trains ou la rénovation des gares. En conséquence, la SNCF passe par un partenaire, en l’occurrence le groupe Tenergie qui va financier et assumer le risque. Ensuite, le patrimoine foncier de la SNCF n’est pas vraiment adapté. Le mieux pour le solaire, ce sont des grandes emprises d’un bloc. Il faudrait raser des forêts ou recouvrir des lacs pour être efficace, déployer vite et massivement sur de grands sites relativement vierges. Couvrir des zones habitées est compliqué. Mais on a eu l’idée de créer des ombrelles qui recouvrent des parkings et d’installer dessus du photovoltaïque. C’est ce que va faire la SNCF sur ses propres parkings en commençant par un peu plus de 100 d’entre eux. Mais recouvrir les gares, les quais ou les voies, ça serait très compliqué et pas forcément très rentable. Ce que fait la SNCF ce n’est pas inutile, mais ne changera pas la donne.
David Barroux