Le départ de la Route du Rhum, de Saint-Malo jusqu’à la Guadeloupe, sera donné mercredi avec deux jours de retard. Cela ne devrait pas effrayer les sponsors, qui aiment de plus en plus investir dans la voile.
En plus d’avoir une image responsable, la voile assure un bon retour sur investissement aux sponsors
Si les sponsors aiment la Route du Rhum et les courses à la voile, c’est pour une raison simple : elles sont bonnes pour leur image. La voile est en lien avec la mer et la nature. Ça pollue beaucoup moins que la Formule 1 et on n’a pas besoin de transporter des joueurs de foot en jet privé. C’est aussi un sport très physique qui demande de la résistance et du courage. On admire ces marins qui partent en solitaire affronter des vagues de plus de 5 mètres. C’est aussi un sport mixte, dans lequel des femmes sont en concurrence avec des hommes et la victoire de Florence Arthaud en 1990 a sur ce front marqué tous les esprits. Les sportifs sont accessibles et prêt à partager leur expérience.
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Être partenaire de la voile, c’est donc bénéfique pour la communication interne comme externe. Et le dernier argument massue : c’est un excellent retour sur investissement pour les sponsors. Le gros handicap de la voile est qu’on ne peut pas tout filmer. Le temps d’images en direct est limité au départ et à l’arrivée. Mais l’avantage, c’est que c’est un sport accessible gratuitement sur Internet, à la télé ou à la radio. Avec le Tour de France, c’est un peu l’exception, à l’heure ou le sport est de plus en plus réservé aux chaînes payantes. Comme dans le cyclisme, quand on parle d’un bateau, on donne le nom du skipper mais aussi le nom du bateau qui est celui d’une marque.
La 12ème édition de la Route du Rhum devrait rapporter 200 millions d’euros en publicité
Au final, on estime que les retombées médiatiques représenteront l’équivalent de 200 millions d’euros de publicité pour cette 12ème édition. C’est beaucoup plus que ce que cela coûte. Les voiliers qui mettaient presque 25 jours à la fin des années 1970, avec par exemple Mike Birch, sont depuis passés sous la barre des 7 jours. Les budgets ont forcément grimpé, les maxi-multicoques les plus chers (Ultim), coûtent entre 17 et 20 millions d’euros à l’achat pour un budget annuel de fonctionnement autour de 3 à 5 millions. Mais un Imoca, un monocoque de moins de 20 mètres, c’est un budget de 2 à 3 millions d’euros au total. Sur les 138 navires, il y en a beaucoup qui ont coûté bien moins cher. Philippe Poupon repart même en ayant retapé le trimaran de Florence Arthaud, qu’il a rebaptisé « Flo ». La voile reste un sport sympathique et accessible : c’est pour cela que les sponsors sont fidèles, même quand le départ est repoussé pour des raisons météo.
David Barroux