Le gouvernement travaillerait avec Les Républicains afin d’augmenter et de maintenir jusqu’à la fin de l’année la ristourne de 18 centimes d’euros par litre d’essence. C’est un signe fort à la droite modérée car cette mesure serait une concession de taille pour le gouvernement qui abandonnerait son projet d’un chèque carburant pour les gros rouleurs et les foyers les plus pauvres.
Le gouvernement ne veut plus d’une aide ciblée pour les gros rouleurs et les ménages modestes
Bonne nouvelle pour les automobilistes, la ristourne de 18 centimes d’euro sur le prix du litre d’essence pourrait bien être dopée à la rentrée. Bercy y réfléchirait sérieusement. Le projet de chèque carburant serait donc abandonné. D’un point de vue politique, ce choix du gouvernement semble amplement justifié. Depuis une semaine, l’exécutif a lancé une offensive de charme sur la droite modérée. Par ce geste, il montrerait qu’il est prêt à mettre le prix pour obtenir son soutien à l’Assemblée. Le gouvernement ne va pas jusqu’à reprendre la proposition des députés LR d’un plafonnement du prix de l’essence à 1,50 euro, dont le coût pour les finances publiques aurait été proprement ruineux (on parle tout de même de 50 milliards d’euros). Mais il ferait tout de même une concession de taille. En effet, l’exécutif s’assiérait sur le principe d’une aide ciblée pour les gros rouleurs et les ménages modestes qui avait pourtant récemment sa préférence.
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4,4 milliards d’euros prévus pour financer cette ristourne
On note également que sur le plan budgétaire, le gonflement de la ristourne à la pompe ne se traduirait pas par plus de dépenses. En effet, Bercy assure que ce serait sans surcoût pour les finances publiques, puisque l’enveloppe de 4,4 milliards d’euros prévue pour le chèque carburant serait transférée sur la ristourne, qui resterait temporaire. Cela reste cependant à confirmer, tant l’heure est à la surenchère sur le pouvoir d’achat à l’Assemblée nationale. Mais ce geste du gouvernement, s’il se confirmait, aurait un autre coût, celui de l’environnement. Puisqu’à l’heure de la sobriété énergétique et de la réduction des gaz à effet de serre, il enverrait un signal dissonant aux Français. Il faudra bien un jour que la question du vrai prix des énergies fossiles soit payé par les consommateurs. Ce n’est manifestement pas encore pour maintenant.
François Vidal