La faillite de FTX peut-elle entraîner l’ensemble des marchés financiers ?

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C’est un séisme de très forte magnitude qui frappe la planète des cryptodevises. FTX, l’un de ses principaux acteurs, valorisé plus de 30 milliards de dollars s’est effondré en une semaine. Faut-il redouter une contagion à l’ensemble des marchés financiers ?

L’univers des cryptodevises doit être régulé par une autorité

La chute de FTX n’entraînera pas l’ensemble des marchés, mais cela ne veut pas dire pour autant qu’il n’y ait pas de leçons à tirer de cette faillite. La première concerne le monde du bitcoin et de ses avatars. Cette affaire, qui n’a pas encore livré tous ses secrets, mais qui semble bien résulter d’une fraude, est la preuve que cette nébuleuse très énergivore doit être assainie d’urgence. Sans un vigoureux coup de balai, la technologie prometteuse de la finance décentralisée, la fameuse blockchain, sera rapidement discréditée à ce rythme. Il faut un shérif pour sortir le secteur des cryptodevises du Far West où il se complaît !

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La seconde leçon concerne l’industrie financière et par extension l’ensemble des épargnants. Elle est globalement plutôt rassurante, sauf pour ceux qui ont investi dans le bitcoin et qui ont perdu un quart de leur mise en une dizaine de jours.  Mais pour tous les autres, ce qui est en train de se passer confirme l’efficacité de la régulation mise en place après que la faillite de Lehman Brothers a entraîné l’économie mondiale dans sa chute. Ces derniers mois, trois des énormes bulles qui se sont formées pendant l’ère de l’argent gratuit ont éclaté : les SPAC d’abord, ces coquilles magiques qui devaient ouvrir les portes de la Bourse à n’importe qui. La tech ensuite, et tout particulièrement ses valeurs les moins rentables. Les cryptos, enfin. A chaque fois, les dégâts ont été massifs mais sont restés cantonnés aux investisseurs concernés. Seuls ceux qui s’y sont risqués s’y sont brûlés les doigts. Il n’y a pas d’effet domino, ni de transmission à l’économie réelle. Le crash test est concluant. C’est la preuve que si l’innovation financière ne doit pas être stigmatisée, elle doit être encadrée par des règles strictes et contraignantes.

François Vidal

 

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