Le trafic est perturbé à la SNCF aujourd’hui. Tous les syndicats de l’entreprise ont lancé un mot d’ordre de grève pour peser sur l’ouverture des négociations salariales. Ce mouvement fait suite à la grève des contrôleurs le week-end dernier, et pourrait être suivi par d’autres mobilisations dans les prochaines semaines.
Les syndicats de la SNCF sont bien décidés à obtenir les hausses de salaire les plus élevées possible
Les mauvaises habitudes ne se perdent décidément pas. Les vacances de Noël approchent et le climat social se dégrade à la SNCF. Mais cette année, la situation paraît particulièrement instable. D’abord, parce que les organisations syndicales sont bien décidées à engager un bras de fer pour obtenir les hausses de salaires les plus élevés possible. Une posture plus que discutable quand on sait que la direction a déjà accordé 5,8% d’augmentation ces douze derniers mois pour les bas salaires. De quoi couvrir l’inflation, alors même que la compagnie ferroviaire anticipe une hausse de ses coûts à deux chiffres, conjuguée à une majoration de ses tarifs plafonnée à 5%. En gros, soit la SNCF sacrifie sa rentabilité déjà faible, soit il risque de ne pas y avoir de train à Noël. Et encore, même si elle fait un effort, le trafic est loin d’être assuré dans les prochaines semaines.
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La réforme des retraites, autre sujet de mobilisation pour les syndicats de la SNCF
En effet, une grève peut en cacher une autre. Voire deux autres. La première c’est évidemment celle que pourrait déclencher l’opposition des centrales syndicales à la réforme des retraites. Une journée d’action est déjà prévue en janvier. Elle aura à coup sûr des conséquences sur la circulation des trains, tout comme ses répliques. Surtout, un nouveau phénomène social est à l’œuvre à la SNCF, dont on commence à peine à mesurer le pouvoir de nuisance. Parti d’une page Facebook, il a pris la forme d’un collectif de contrôleurs réclamant des augmentations catégorielles et échappant totalement aux syndicats-maisons. C’est lui qui a provoqué un week-end noir dans les TGV la semaine dernière. Un mouvement éruptif qui s’apparente à celui des gilets jaunes, difficile à maîtriser par nature et encore plus dans un contexte inflationniste. A la SNCF, l’hiver s’annonce rude.
François Vidal