Carrefour teste la livraison de courses par un véhicule autonome

Crédits : Carrefour

Si Carrefour s’intéresse aux livraisons autonomes, c’est d’abord parce qu’il y a une demande. Elle émane de consommateurs qui n’aiment pas faire leurs courses, qui n’ont tout simplement pas le temps, ou qui habitent trop loin d’un magasin.

Le commerçant ne peut pas subventionner la livraison sur les courses du quotidien

Les consommateurs ont évolué. Ils sont désormais accros à Amazon Prime et à la livraison des autres sites de ecommerce. Ils ont découvert que c’était pratique, et pas forcément plus cher. Et quand il y a une demande… il y a un marché. C’est pour répondre à cette demande en forte croissance que la livraison à domicile via des voitures autonomes intéresse Carrefour. Dans la livraison, il y a deux choses qui coûtent cher. Premièrement, quand on n’a pas la taille critique, et qu’on doit multiplier les kilomètres entre deux arrêts, on a pas les indispensables économies d’échelle. Les coûts de ce qu’on appelle « le dernier kilomètre » explosent. Et ce qui coûte le plus cher, ce n’est pas la camionnette ou l’essence, ce sont les chauffeurs. Quand on livre une machine à laver ou un iPhone, autrement dit un objet cher, un commerçant peut se permettre de subventionner la livraison. Mais sur les courses du quotidien qui sont souvent régulières mais aussi relativement peu onéreuses, il faut être très compétitif. C’est pour ça que la solution d’un camion-robot a un intérêt.

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La navette livrera essentiellement les étudiants de Polytechnique à Saclay

Ce marché part de zéro, il y a donc une croissance potentielle. Mais cela va prendre du temps avant de devenir un marché de masse. Pour l’instant, Carrefour mène une expérience grandeur nature. Les navettes partent d’un entrepôt à Massy et livrent sur le plateau de Saclay, essentiellement pour les étudiants de Polytechnique. On parle d’une voiture qui peut rouler à 70 kilomètres heures et parcourir des kilomètres. Une fois arrivé au point de livraison, le consommateur a deux heures pour venir ouvrir un compartiment via un code et récupère ses courses dans une sorte de consigne mobile. Pour l’instant il y a encore un superviseur humain dans la voiture mais elle autonome. Si l’expérience est concluante, cela se développera mais commencera par séduire les zones où on manque de commerces. Cela ne va pas provoquer la fermeture de tous les supermarchés.

David Barroux

 

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