Emploi : Le gouvernement réduit l’aide à l’apprentissage, et c’est plutôt une bonne nouvelle

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Le gouvernement réduit la voilure sur l’apprentissage. Il va ramener la prime à l’embauche versée aux entreprises à 6.000 euros à partir du 1er janvier. L’objectif est d’en réduire le coût budgétaire, au risque de fragiliser un dispositif indispensable pour l’entrée des jeunes sur le marché du travail.

Le gouvernement veut inciter les employeurs à se tourner davantage vers les alternants mineurs

La réforme de l’apprentissage, c’est l’un des grands succès du premier quinquennat Macron. En faisant exploser le nombre des apprentis, passé en quatre ans d’un peu moins de 300.000 à plus de 800.000 cette année, elle a contribué à accélérer le recul du chômage et tout particulièrement celui des jeunes. Il ne fallait donc pas que la baisse nécessaire de la prime à l’embauche – qui coûte tout de même 5 milliards d’euros par an depuis qu’elle a été dopée à l’été 2020 – brise cet élan. Et de ce point de vue, le contrat semble rempli. Un, parce que le coup de rabot reste limité. Deux, parce que le nouveau dispositif est mieux ciblé.

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En fait, en unifiant le montant de la prime à l’embauche quelque soit l’âge de l’apprenti, le gouvernement envoie un double message aux employeurs. D’abord, il les incite à se tourner davantage vers des alternants mineurs, pour lesquels l’aide publique se limitait jusque-là à 5.000 euros. Une décision bienvenue pour cette population qui présente souvent un niveau de qualification limitée et pour laquelle un coup de pouce est particulièrement indiqué. A l’inverse, cette unification se traduit par une baisse sensible de la subvention octroyée aux apprentis majeurs, dont l’embauche donnait droit à une prime de 8.000 euros depuis l’été 2020. De quoi freiner l’engouement des entreprises pour ces jeunes, souvent diplômés, et qui n’ont donc pas forcément besoin de l’apprentissage pour trouver un premier job. En clair, les ajustements annoncés hier devraient permettre de remettre de l’ordre dans ce dispositif-clé pour l’emploi. Une bonne nouvelle, alors que le ralentissement économique aura à coup sûr un impact sur les recrutements dans les prochains mois.

François Vidal

 

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