Emmanuel Macron aux Etats-Unis : Prix du gaz, concurrence américaine… Sera-t-il écouté par Joe Biden?

Markus Schreiber/AP/SIPA

Emmanuel Macron arrive ce soir à Washington pour une visite d’Etat de trois jours, à l’invitation de Joe Biden. Hausse des prix du gaz, distorsion de concurrence… Le président français aura fort à faire auprès de son homologue.

Emmanuel Macron compte taper du poing sur la table

Une chose est sûre, rarement voyage d’un président français aux Etats-Unis n’aura été plus à propos. De la guerre en Ukraine, aux tensions avec la Chine et passant par les ambitions nucléaires de l’Iran, les dossiers stratégiques ne manquent évidemment pas. Mais ce sont surtout les sujets de friction qui devraient alimenter les discussions entre les deux alliés. C’est en tout cas l’intention du côté français, où l’on souhaite parler du fait que les Européens paient le gaz texan 5 fois plus cher que les consommateurs américains, alors que nous sommes les premières victimes des sanctions internationales contre la Russie. De même, Emmanuel Macron protestera contre la décision récente de Washington de subventionner massivement les industries du futur installées sur le sol américain [via l’Inflation Reduction Act]. Un coup très dur porté à l’industrie européenne.

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« L’America First » s’est prolongé de Donald Trump à Joe Biden

Emmanuel Macron sera entendu, c’est certain. Joe Biden prêtera une attention polie aux remarques « du plus ancien allié » des Etats-Unis. Sera-t-il écouté ? Ça, c’est une autre affaire. Vu de Washington, la France n’est qu’un petit pays appartenant à un ensemble hétéroclite, l’Union européenne, incapable de parler d’une même voix. Les récriminations d’Emmanuel Macron ne pèseront donc pas bien lourd face aux intérêts américains de long terme. Or, c’est bien de cela qu’il s’agit. Car si Donald Trump n’est plus à la Maison Blanche, l’idée selon laquelle le salut des Etats-Unis face aux ambitions de la Chine passe par « l’America First », est toujours au pouvoir. Nous en avons déjà fait l’expérience il y a un an, avec le torpillage par Washington du contrat des sous-marins français vendus à l’Australie. Sans solidarité européenne, il ne fait aucun doute que le même scénario se rejouera cette année, sur le terrain économique cette fois.

François Vidal

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