Emmanuel Macron a annoncé qu’il allait lancer un projet gigantesque : un RER dans dix métropoles françaises. Une annonce surprise du chef de l’état pour créer un choc sur le grand chantier de la transition écologique.
Transition écologique : Emmanuel Macron trouve que ça ne va pas assez vite, pas assez loin, pas assez fort
A chaque fois qu’il est question d’écologie, Emmanuel Macron choisit de préférence une vidéo sur YouTube, en manche de chemise. C’est encore une fois le cas ici. C’est peut-être un peu primaire mais l’objectif est de toucher d’abord les plus jeunes, ceux qui s’informent par les réseaux sociaux plus que par les médias traditionnels. Cet effet de surprise a aussi une dimension politique, c’est un pavé dans la mare, un coup de poing sur la table. Et singulièrement, sur la table du conseil des ministres. La transition écologique est censée être le grand chantier du quinquennat, c’est même un chantier historique mondial. Or bien sûr, il y a des textes en cours comme celui sur les énergies renouvelables. Mais l’engagement de l’exécutif ne réussit pas à frapper les esprits.
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Emmanuel Macron lui-même trouve que ça ne va pas assez vite, pas assez loin, pas assez fort. Selon nos confrères de Politico, il aurait regardé droit dans les yeux son ministre Christophe Béchu en disant : « la procrastination, c’est terminé ». Alors va pour un chantier du siècle. S’il a choisi le RER, c’est parce que c’est par les transports en commun et par le rail que l’on peut le plus efficacement diminuer la consommation de pétrole. Les Transports, c’est le secteur central de la transition énergétique.
Emmanuel Macron veut montrer qu’il s’attaque aux tracas quotidiens des Français
L’obsession de Macron est de ne pas résumer l’écologie à des interdictions ou à des restrictions, mais d’en faire un vecteur de progrès, d’investissement et de croissance économique. C’est ce qu’il dit dans sa vidéo : « c’est bon pour l’écologie, c’est bon pour l’économie ». Les transports, ça touche tout le monde. Et ce que chacun constate en Ile-de-France comme dans ces métropoles, c’est la « thrombose », comme dit le chef de l’Etat. Donc par ce chantier, il veut montrer qu’il s’attaque aux tracas les plus quotidiens des Français. Enfin, le moins qu’on puisse dire, c’est que lancer 10 réseaux de RER en France, c’est du long terme, du très très long terme. Et bien, alors que ce second quinquennat semble avoir du mal à trouver son souffle, au moment où l’adoption de chaque projet de loi est un parcours du combattant, au moment où l’on du mal à identifier de véritables réformes de structure, un projet aussi ambitieux mais aussi différé c’est un moyen de dire : « si, si, regardez j’ai une vraie vision d’avenir ». Certains parleront de nouvelle frontière. D’autres de fuite en avant.
Guillaume Tabard