Laurent Fabius, président du Conseil Constitutionnel, était ce matin au micro de Guillaume Durand sur Radio Classique. Il partage son inquiétude quant au chantage nucléaire de Vladimir Poutine et commente aussi les élections de mi-mandat américaines.
Plusieurs autocraties, inspirées par Poutine, pourraient lancer un programme nucléaire selon Laurent Fabius
Près de 9 mois après le déclenchement de la guerre en Ukraine, Laurent Fabius pointe un « risque » du chantage nucléaire par Vladimir Poutine. « Plusieurs pays dans le monde, pour assurer l’impunité de l’autocrate au pouvoir, pourraient vouloir disposer de l’armement nucléaire », prévient-il. « Si Poutine n’est pas stoppé, je crains qu’il y ait une tendance à la dissémination nucléaire ». D’après le président du Conseil Constitutionnel, qui vient de publier un livre dédié à la peinture intitulé « Tableaux pluriels » (Gallimard), plusieurs sont capables de se procurer « technologiquement ou financièrement » cette arme. Il évoque le mémorandum de Budapest en 1994, quand l’Ukraine a rétrocédé son stock atomique à la Russie en échange de garanties de souveraineté. L’ancien Premier ministre imagine que, sans cet accord, « Poutine ne se serait pas conduit de la même manière ».
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Interrogé sur les midterms en cours de dépouillement aux Etats-Unis, le président du Conseil constitutionnel français, tenu au droit de réserve, rappelle les deux hypothèses pour Joe Biden. Soit la Chambre des représentants passe sous majorité républicaine mais le Sénat reste démocrate, auquel cas il sera « un peu plus difficile » pour le président de poursuivre sa politique. Soit les deux chambres passent sous la bannière républicaine et Joe Biden sera « très empêché ». « Il y aura alors la volonté des Républicains de développer des procédures d’impeachment contre Joe Biden [notamment en raison des activités commerciales de son fils Hunter Biden] », analyse-t-il.
Clément Kasser