Les premiers résultats des midterms sont disponibles. Bien qu’encore imprécis, la « vague rouge » attendue par les Républicains n’a pas eu lieu. Le retour en grâce de Donald Trump s’annonce plus compliqué, comme l’analysent plusieurs journaux.
Mêmes les journaux trumpistes relaient des critiques envers l’ancien président
Il y a encore beaucoup d’inconnues quant aux résultats des élections de mi-mandat, mais une chose est sûre : le retour de Donald Trump à la Maison Blanche sera beaucoup plus compliqué, observe le Los Angeles Times. CNN constate également que les ténors du parti Républicain ont refusé de commenter les résultats en raison du sentiment, largement diffusé au sein du parti, que Trump a nui à leurs chances de victoire. De force mobilisatrice, Donald Trump serait donc devenu un boulet. Même Fox News, la chaîne pro-Trump par excellence, relaie des critiques à son encontre : « de nombreux observateurs ont vu dans le résultat des élections le signe qu’il était temps pour le parti républicain de tourner la page Trump », qui a soutenu « des candidats farfelus ayant transformé des victoires faciles en courses serrées, et des courses serrées en défaites ». Même dans la très conservatrice National Review, on peut lire ceci : « A long terme, l’échec aux élections de mi-mandat pourrait aider le parti Républicain à se sevrer de Trump ».
A lire aussi
En France, Libération parle de victoire ratée pour l’ancien président et les Républicains : le mot est assez juste. Pour Les Echos, la marque Trump est usée, mais celle de Biden n’est pas plus fraîche. Il n’empêche, d’après Lucie Roquebain des Echos, le président américain qui fêtera ses 80 ans la semaine prochaine se figure encore assez jeune pour envisager un second mandat. Et elle ajoute, malgré de belles victoires en Pennsylvanie et ailleurs, aucun des Démocrates élus mardi n’incarne la relève. Et c’est encore plus flagrant lorsqu’on lit dans Libération que les Démocrates peuvent mettre à leur actif 4 victoires pour l’Histoire avec l’élection de James Roesener, premier homme trans élu dans le New Hampshire, avec la victoire de Katie Britt, première femme sénatrice de l’Alabama, celle de Maura Healey dans le Massachussetts, première gouverneure lesbienne, et enfin celle de Maxwell Frost, premier élu au congrès de la génération Z à 25 ans. On peut toujours célébrer la victoire exemplaire de tel ou telle mais ce n’est pas avec ça que le parti Démocrate pourra présenter une candidature solide et fédératrice face aux Républicains dans 2 ans pour la présidentielle.
Trump n’est pas victorieux, mais il a un soutien de poids avec Elon Musk
Elon Musk, qui appelait à voter Républicain, fait la une de La Tribune avec ce titre éloquent : « Avec Twitter, Musk crée le business de la post-vérité ». Et le journal décrit chez Elon Musk un comportement erratique lui faisant prendre des décisions irréfléchies : licencier massivement, offrir une certification du compte à n’importe qui moyennant 8 dollars par mois, diffusant lui-même des contenus conspirationnistes. Bref, conclut en substance La Tribune, au trumpisme en politique succède le trumpisme économique en la personne d’Elon Musk. Ce qui est assez curieux avec la presse, c’est qu’elle s’acclimate toujours de la radicalité quand elle est de gauche, mais quand elle est libérale, quand les atypiques et les déviants ne sont pas de purs sociaux-démocrates, c’est plus compliqué. En vérité, l’illisibilité de la stratégie d’Elon Musk ne veut pas dire qu’il n’en a pas. Ce qui est inquiétant, ce sont les faits : le départ d’annonceurs de Twitter, le désabonnement marginal de certains utilisateurs et enfin que ce réseau social devienne à terme le club de tous les conspirateurs de la planète. Ceci dit, Twitter fait la une, mais Facebook licencie aussi près de 11.000 salariés, vous lirez ça dans Les Echos.
David Abiker