On parle beaucoup depuis quelque temps de la crise qui frappe les géants américains du numérique, les fameux Gafa : Google Apple Facebook et Amazon. S’ils ont perdu de leur superbe, ils peuvent toutefois rester confiants.
Avec l’inflation, on achète moins sur Amazon, et les annonceurs réduisent leurs dépenses sur Google
On ne peut pas nier que Google, Amazon, Facebook – qui s’est rebaptisé Meta – et d’autres acteurs comme Netflix ou Zoom ont un peu perdu de leur superbe. Au cours du mois de novembre qui vient de se clore, on a assisté sur ces valeurs à Wall Street à un véritable bain de sang. Les plus grands groupes ont perdu, avant de rebondir un peu, plus de 1.000 milliards de dollars en Bourse. C’est énorme. Mais ce n’est pas parce que ces Gafa vont moins bien qu’ils vont forcément très mal.
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Pourquoi sont-ils sanctionnés sur les marchés financiers ? La Bourse achète de la croissance. Un titre monte quand les investisseurs font le pari que demain sera mieux qu’aujourd’hui. Et c’est vrai que pour plusieurs de ces géants, on ne peut plus avoir la certitude que ça ira beaucoup mieux demain. Des groupes comme Amazon et Google souffrent de la conjoncture économique. Quand il y a de l’inflation, on risque d’acheter moins de choses sur Amazon. Quand il y a une crise, les annonceurs sont tentés de réduire leurs dépenses publicitaires sur Google. Et il y a des acteurs comme Facebook qui sont concurrencés par des rivaux comme TikTok, ils additionnent problème conjoncturel et structurel. Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut enterrer ces géants.
Amazon a dépensé 60 milliards en R&D sur les douze derniers mois
S’ils reculent en Bourse, c’est aussi parce qu’ils ont connu une progression de folie. Sur 5 ans, le cours de Bourse d’Apple a bondi de plus de 250%. Et ces groupes font partie de notre quotidien de manière folle. Il y a plus de 1 milliard d’iPhone dans nos poches. Il y a encore plus de monde tous les jours sur Facebook. Google, pourtant interdit dans des pays comme la Chine et la Russie, représente 90% des recherches sur Internet dans le monde, et sa branche YouTube fait plus de chiffre d’affaires que Netflix. Ces groupes contrôlent notre quotidien digital et surtout personne ne peut investir autant qu’eux dans les technologies de demain. Amazon a dépensé 60 milliards en R&D sur les douze derniers mois, c’est autant que le chiffre d’affaires d’Airbus. Les rois de la Silicon Valley ne vont pas réussir tous leurs paris mais en matière d’intelligence artificielle, d’informatique quantique, de reconnaissance vocale, de miniaturisation électronique, de métavers, de voiture autonome, de robotique ou d’armes du futur, ils devraient quand même être les plus forts.
David Barroux