Avec une hausse de 6,2% sur un an selon l’INSEE, l’inflation a atteint un niveau record ce mois-ci. Une tendance qui complique la tâche du gouvernement pour protéger le pouvoir d’achat des Français.
A cause de la faible consommation des ménages, la France se dirige vers la récession
Cette accélération de l’inflation – 6,2% sur un an – prend tout le monde de court. Depuis l’été, on savait que le pays connaîtrait un regain de la hausse des prix au tournant de 2023. La quasi-disparition de la ristourne sur les carburants mi-novembre, conjuguée à l’allégement du bouclier tarifaire sur l’électricité début janvier allait à coup sûr doper cette augmentation. Mais la mauvaise surprise d’octobre, justifiée notamment par l’envolée des prix alimentaires, signifie que cette vague inflationniste partira de plus haut et qu’elle sera donc plus élevée que prévu. Voilà de quoi affaiblir le discours de l’exécutif qui se félicite de beaucoup mieux protéger le pouvoir d’achat que ses homologues européens. Surtout, cela précipite l’économie française dans la récession, à cause de la consommation atone et des investissements en berne.
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Avec l’inflation, augmenter les salaires n’est pas la solution idéale pour le pouvoir d’achat
Dans un tel contexte, la saison des négociations obligatoires sur les salaires qui s’ouvre dans les entreprises s’annonce tendue. Mais on aurait tort de considérer la hausse des salaires comme la solution idéale à la question du pouvoir d’achat. D’abord, cela jetterait de l’huile sur le feu. Une trop forte augmentation des rémunérations entraînerait un nouveau cycle de hausse des prix, et donc l’inflation. Cela explique, au passage, l’inanité d’une politique d’indexation des salaires. Ensuite, de nombreuses entreprises n’en ont tout simplement pas les moyens. Avec le ralentissement de l’activité et la hausse des coûts de l’énergie, leurs marges risquent en effet d’être fortement comprimées. En fait, nous devons accepter collectivement que notre pouvoir d’achat sera sous pression tant que l’inflation ne sera pas maîtrisée. En attendant, nous devons veiller à protéger les plus fragiles, qu’il s’agisse des ménages ou des entreprises.
François Vidal