Energie : La transition vers le renouvelable précipitée par la guerre en Ukraine

Les investissements dans les énergies propres connaissent une croissance spectaculaire à l’échelle mondiale, selon l’Agence Internationale de l’Energie. Pour se passer des importations russes, les pays occidentaux revoient complètement leur politique énergétique.

Les pays occidentaux organisent la bascule vers le solaire, l’éolien et même le nucléaire

C’est la conséquence inattendue de la guerre en Ukraine. En hausse de 50%, les investissements dans les énergies propres devraient atteindre 2.000 milliards de dollars par an d’ici à 2030, selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE). Au moment où le charbon fait son grand retour et où la crise des carburants a démontré notre très grande dépendance au pétrole, le constat a de quoi surprendre. A lire le rapport de l’AIE, c’est pourtant indiscutable : en envahissant l’Ukraine, la Russie, qui vit pour l’essentiel de ses exportations de pétrole et de gaz, s’est tiré une balle dans le pied. Elle a poussé le reste du monde a accéléré la transition énergétique. En quelques mois, Japon, Etats-Unis et Europe ont mis sur pied des plans massifs pour organiser la bascule vers le solaire, l’éolien et même le nucléaire. Résultat : la part des énergies fossiles – pétrole mais aussi gaz – dans le mix énergétique mondial va refluer dès le milieu des années 2020.

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Dans ce nouveau scénario de l’AUE, le réchauffement se limiterait à 2,5 degrés d’ici 2100

Très concrètement, cela se traduira par une réduction des émissions de gaz à effet de serre liés à l’énergie d’ici à deux ans. Cette inversion de tendance est inespérée dans des délais aussi courts. Dans ce nouveau scénario, la hausse se limiterait à 2,5 degrés d’ici 2100, ce qui est mieux que prévu mais encore bien supérieur à l’objectif d’1,5 degré de l’Accord de Paris. Le basculement est donc encore trop lent. En fait, selon les experts de l’AIE, pour atteindre l’objectif zéro émission nette en 2050, il faudrait doubler à nouveau l’effort consacré à la transition énergétique : c’est-à-dire y investir 4.000 milliards d’euros par an. Cela nécessiterait une véritable révolution des mentalités. Mais le chemin parcouru depuis un an montre que dans ce domaine, la contrainte est un puissant moteur de changement.

François Vidal

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